21 OCTOBRE 2016 – 21 OCTOBRE 2024 : CATASTROPHE FERROVIAIRE D’ESEKA, DEJA HUIT ANS

0

Le 21 octobre 2016, le Cameroun a été frappé par l’une des pires tragédies ferroviaires de son histoire. Le déraillement d’un train à Eseka, dans la région du Littoral, a coûté la vie à 82 personnes et en a blessé plus de 600 autres. Jusqu’à ce jour, près de 7 personnes sont portées disparues d’après le bilan communiqué par le bureau du premier ministre. Huit ans après ce drame qui a marqué le pays, beaucoup de questions subsistent, laissant une ombre de mystère sur les détails précis et l’ampleur réelle de la catastrophe.

Cameroun. Catastrophe ferroviaire d'Eséka: où en est-on un an plus tard? |  Le360 Afrique
21 octobre 2016 catastrophe ferroviaire d’Eseka

Un Accident Dévastateur

Le train de la Cameroon Railways (Camrail) transportait des passagers et des marchandises de Yaoundé à Douala lorsqu’il a déraillé près de la gare d’Eseka. Les images de la catastrophe, montrant des wagons renversés et des victimes coincées dans les débris, ont choqué le pays et le monde entier. Les causes de l’accident ont été attribuées à plusieurs facteurs, notamment un mauvais entretien des infrastructures ferroviaires et une gestion inadéquate du réseau ferroviaire. Officiellement, le bilan a été établi à 82 morts et plus de 600 blessés, selon les autorités camerounaises. Cependant, plusieurs éléments ont alimenté des interrogations sur l’exactitude de ces chiffres. Différentes sources ont évoqué des chiffres plus élevés, certains rapports évoquant jusqu’à 200 victimes. Les ONG et les témoins ont exprimé des préoccupations sur le fait que le bilan officiel pourrait ne pas refléter la réalité sur le terrain. Des familles de victimes ont également signalé des difficultés à obtenir des certificats de décès, ce qui a conduit à des préoccupations quant à la comptabilisation correcte des morts.

Manque de Transparence dans l’Enquête

Les investigations menées après l’accident ont été critiquées pour leur manque de transparence. Les conclusions n’ont pas été rendues publiques dans un délai raisonnable, ce qui a laissé place à des spéculations sur les véritables causes de la catastrophe et le nombre de morts. Le gouvernement a été accusé de vouloir minimiser l’ampleur de la tragédie pour éviter des répercussions politiques, ce qui a alimenté le scepticisme autour des chiffres avancés. Huit ans après cet événement tragique, le sort de nombreux passagers reste incertain, laissant les familles dans l’angoisse et la douleur. Des questions demeurent également sur la responsabilité de CAMRAIL, notamment sur l’état du train avant le départ et les décisions prises malgré les alertes du conducteur. Enfin, la gestion des corps, entachée par l’absence de tests ADN pour identifier certains d’entre eux, a renforcé la frustration des familles des victimes.

Catastrophe ferrovière d'Éséka : « le pire drame » qu'a connu le groupe  Bolloré - Jeune Afrique
Catastrophe ferrovière d’Éséka : « le pire drame » qu’a connu le groupe Bolloré

Hommage aux victimes, progrès et changements

Chaque année, les survivants et les familles des victimes se rassemblent pour rendre hommage à ceux qui ont perdu la vie dans cet accident. Des cérémonies sont organisées, avec des prières et des discours, pour se souvenir des victimes et exprimer leur solidarité avec les familles touchées. Cet anniversaire est également l’occasion de rappeler l’importance de la sécurité dans le transport ferroviaire et de revendiquer des améliorations nécessaires.

Depuis la catastrophe, le gouvernement camerounais et Camrail ont été contraints de revoir leurs politiques en matière de sécurité ferroviaire. Des investissements ont été réalisés pour moderniser l’infrastructure ferroviaire, et des audits de sécurité réguliers sont désormais effectués. Bien que des progrès aient été réalisés, de nombreux Camerounais estiment qu’il reste encore beaucoup à faire pour garantir la sécurité des passagers.

L’Importance de la Sensibilisation

Le huitième anniversaire de la catastrophe d’Eseka doit servir de rappel non seulement des pertes tragiques, mais aussi de l’importance d’une sensibilisation continue à la sécurité ferroviaire. Il est crucial que les autorités, les entreprises et les citoyens travaillent ensemble pour prévenir de futures tragédies. La formation des employés, l’entretien régulier des infrastructures et la sensibilisation du public aux bonnes pratiques de sécurité sont des étapes essentielles à cet égard.

L’héritage de cette tragédie ne doit pas être oublié, mais plutôt servir de catalyseur pour des changements positifs dans le secteur des transports au Cameroun. Chaque pas vers une meilleure sécurité ferroviaire est un pas vers un avenir plus sûr pour tous.

Article précédentCAN U17- TROIS SÉLECTIONS DISQUALIFIÉES POUR FRAUDE D’ÂGE
Article suivantGABON – GOUVERNANCE : LE PROJET DE LA NOUVELLE CONSTITUTION RENDU PUBLIC

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici