CAMEROUN: UNE FEMME SUR TROIS EST VICTIME DE VIOLENCES

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Alors que 39 % des femmes camerounaises continuent de subir des violences liées à leur genre, le gouvernement, par le biais du ministère de la Promotion de la femme et de la famille (Minproff), a lancé une campagne de 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre (VBG). Cette initiative, qui a débuté le 25 novembre 2024, s’inscrit dans un programme mondial piloté par ONU Femmes. Le thème retenu cette année, « Toutes les 10 minutes, une femme est tuée. Pas d’excuse. Tous unis pour mettre un terme à la violence contre les femmes », souligne l’urgence d’une mobilisation collective pour prévenir les violences et soutenir les victimes.

Un bilan inquiétant au Cameroun

Selon une enquête menée par la rédaction Griote, 67 femmes ont été tuées entre janvier et novembre 2024 au Cameroun, soit une femme tous les 4,5 jours. Ces meurtres, qualifiés de féminicides, sont classifiés en plusieurs catégories :

1.Crimes conjugaux : violences extrêmes infligées par les partenaires.

2.Crimes d’insécurité : assassinats liés à des conditions de vie précaires.

3.Matricides et fratricides : violences au sein de la famille.

4.Crimes commandités : actes motivés par des rivalités amoureuses.

Ce bilan a été présenté lors de la cérémonie de lancement de la campagne à Yaoundé, en présence de la ministre Marie Thérèse Abena Ondoa. La journaliste Clarence Yongo, à travers Griote, a rappelé l’urgence de briser le silence pour prévenir les féminicides et protéger les femmes dans tous les espaces de vie : foyer, rue et lieu de travail.

Les violences de genre : un fléau mondial

L’Assemblée générale des Nations unies a, dès 1993, défini la violence à l’égard des femmes comme « tout acte causant ou pouvant causer un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation de liberté, dans la vie publique ou privée ».

Ces violences incluent :

1.Violences domestiques : coups, violences psychologiques, viol conjugal, féminicides.

2. Harcèlement sexuel : agressions, cyberharcèlement, harcèlement dans la rue.

3. Mariages précoces et forcés.

4. Mutilations génitales féminines.

5. Trafic d’êtres humains : esclavage, exploitation sexuelle.

Ces actes constituent une manifestation flagrante de l’inégalité entre hommes et femmes, souvent liée à des systèmes de domination patriarcale.

Priorités pour un changement durable

Dans un communiqué d’ONU Femmes, plusieurs mesures sont recommandées pour éradiquer ce fléau :

-Renforcer la législation pour protéger les victimes et punir sévèrement les auteurs.

-Améliorer la collecte de données afin de mieux comprendre et traiter les causes profondes des violences.

-Promouvoir une culture de tolérance zéro envers les violences basées sur le genre.

-Augmenter les financements dédiés aux organisations de défense des droits des femmes.

    Une campagne essentielle pour le Cameroun

    Pour la 19ᵉ édition de cette campagne mondiale, organisée en partenariat avec l’UNFPA et l’Ambassade de France, des initiatives sont mises en place pour sensibiliser le grand public, soutenir les victimes et appeler à une action concertée. À travers des témoignages et des données sur les féminicides, Griote et ses partenaires espèrent mobiliser les citoyens et les institutions pour construire une société plus sûre pour les femmes et les filles.

    Briser le silence et agir en synergie est une nécessité pour enrayer ce fléau qui assombrit le quotidien de nombreuses femmes au Cameroun et dans le monde.

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