En mars 2023, les États membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), à savoir le Niger, le Mali, et le Burkina Faso, ont officiellement annoncé la création d’une force militaire conjointe. Cette initiative vise à renforcer la sécurité dans la sous-région et à lutter contre les groupes armés terroristes qui sévissent en Afrique de l’Ouest.
La mise en place de cette force militaire conjointe s’est imposée comme une réponse urgente à l’insécurité croissante dans la région. Depuis le début de l’année 2023, les pays concernés ont enregistré plus de 10 300 décès dus aux attaques terroristes. Cependant, malgré l’urgence, le projet a accusé du retard, principalement en raison des discussions autour de son organisation, de son financement, et de l’établissement des effectifs nécessaires.
Selon le général Kassoum Coulibaly, la force conjointe est désormais opérationnelle. Il souligne que cette force permettra une mutualisation des ressources militaires entre les États membres. « En cas d’attaque dans l’un des pays membres, nous pouvons intervenir immédiatement », a-t-il affirmé. Cette flexibilité se traduit par la capacité des soldats ou des unités d’un pays, par exemple du Burkina Faso, à être déployés rapidement au Mali ou au Niger sans formalités complexes. Le ministre de la Défense burkinabè a également insisté sur l’importance cruciale de la coopération transfrontalière au sein de l’AES pour assurer la sécurité régionale.
L’efficacité de cette force conjointe a déjà été démontrée fin juillet, lorsque les forces burkinabè ont soutenu le Mali lors d’une opération à Tinzaouatène, dans le nord du pays, en réponse à une attaque des rebelles du Cadre stratégique permanent pour la Défense du peuple de l’Azawad (CSP-DPA) et du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM).
Ainsi, la création de cette force militaire conjointe marque un pas significatif dans la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel, tout en renforçant les liens de coopération militaire entre le Niger, le Mali, et le Burkina Faso.