AFFAIRE MAÎTRE TAMFU: LE SED ORDONNE UNE ENQUÊTE EN 72 H

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Une vague d’indignation s’est emparée de l’opinion publique camerounaise après la diffusion d’une vidéo montrant un gendarme agressant physiquement Me Richard Tamfu, avocat en exercice. En réponse, le Secrétaire d’État à la Défense (SED) chargé de la gendarmerie, Galax Etoga, a ordonné une enquête judiciaire approfondie, avec un délai strict de 72 heures pour en rendre les conclusions.

Retour sur les faits

Dans une courte vidéo enregistrée le 27 novembre à Douala, Me Richard Tamfu est vu recevant des coups de pied de la part d’un gendarme, sous les cris de la foule choquée. Selon les témoignages de ses proches, l’avocat était dans l’exercice de ses fonctions lorsqu’il a été interpellé de manière violente et emmené de force. Galax Etoga, visiblement préoccupé par la gravité de l’affaire, a demandé au colonel Pierre Aimé Bikele, commandant de la Légion de gendarmerie du Littoral, de conduire une enquête exhaustive. Cette dernière devra auditionner toutes les parties impliquées et recueillir les témoignages nécessaires pour établir la vérité. Depuis l’incident, Me Tamfu a gardé le silence sur les faits. Il a simplement confirmé qu’il avait reçu une convocation, tout en dénonçant l’attitude des gendarmes, qu’il accuse d’avoir agi comme s’ils exécutaient un mandat. Hospitalisé après les violences, il demande aujourd’hui justice.

Cet incident survient alors que le SED tente de renforcer une campagne contre les actes de torture au sein des forces de gendarmerie. L’affaire pourrait ternir davantage l’image de l’institution, déjà critiquée par l’opinion publique et plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme.

Le Barreau réagit fermement

L’Ordre des Avocats du Cameroun n’a pas tardé à réagir. Dans un communiqué publié le 28 novembre, Mbah Eric Mbah, bâtonnier de l’Ordre, a annoncé des mesures pour rassembler tous les éléments liés à cette affaire.« Dans l’attente de la réunion du Conseil de l’Ordre, le bâtonnier a demandé à la Commission des droits de l’Homme et aux représentants régionaux du Littoral de collecter les faits relatifs à cet incident grave, afin de permettre au Conseil de prendre les décisions qui s’imposent », peut-on lire dans le texte.

Indignation politique et populaire

La vidéo a choqué bien au-delà du cercle juridique. Plusieurs leaders politiques de l’opposition ont exprimé leur indignation, condamnant fermement l’acte des gendarmes. Le Social Democratic Front (SDF), par la voix de son président Joshua Osih, a dénoncé un « traitement inhumain et inacceptable ». Dans une publication sur son compte Facebook, il a déclaré :« Des sanctions exemplaires doivent être prises sans délai à l’encontre des auteurs de cette sauvagerie. »Maurice Kamto, président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), a également pointé du doigt les défaillances systémiques :« Cet acte reflète la mauvaise formation des forces de l’ordre et des agents de police judiciaire, ainsi que l’absence de supervision efficace des magistrats chargés de les encadrer. »

Alors que l’enquête avance, tous les regards restent tournés vers le SED, les autorités judiciaires et les responsables de la gendarmerie. Cet incident pourrait bien devenir un cas emblématique de la lutte contre les abus des forces de l’ordre au Cameroun. L’affaire Me Richard Tamfu sera-t-elle un tournant décisif pour les droits de l’Homme dans le pays ? La réponse pourrait dépendre des suites de cette enquête et des décisions qui en découleront.

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