Des vents violents, accompagnés de fortes pluies, ont frappé les zones côtières de la Tanzanie et du Kenya, ce samedi 4 mai 2024. Le bilan provisoire fait état de 400 morts.
Le Kenya et la Tanzanie sont en alerte face au cyclone Hidaya, après des semaines de pluies torrentielles et d’inondations qui ont ravagé de vastes étendues de l’Afrique de l’Est, causant plus de 400 décès. Malgré les précautions prises, aucune victime ni aucun dégât n’avaient été signalés samedi après-midi, alors que le cyclone touchait terre en Tanzanie depuis l’océan Indien.
« C’est tellement étrange aujourd’hui de voir si peu de monde à la plage, nous sommes habitués à voir des foules surtout pendant le week-end », avoue Yusuf Hassan, un habitant de Dar es Salaam, la principale ville de Tanzanie. « Les gens ont peur ».
Le département météorologique kényan a alerté dans un communiqué samedi que le cyclone avait déjà commencé à faire sentir ses effets en mer, avec des vents dépassant les 75 km/h et des vagues atteignant plus de 2 mètres de hauteur. Des pluies abondantes le long des côtes de l’océan Indien sont prévues à partir de dimanche 05 mai et devraient s’intensifier au cours des deux jours suivants, a-t-il averti.
« Les observations actuelles laissent penser que le cyclone tropical Hidaya a touché terre sur la côte tanzanienne. Mais il y a une autre dépression qui se développe derrière », a-t-il poursuivi.
Ce n’est pas la première fois que la région subit les conséquences dévastatrices d’El Niño, un phénomène climatique cyclique qui provoque des anomalies dans les températures de surface de l’océan Pacifique et des conditions météorologiques extrêmes dans diverses régions du monde.
Depuis mars 2024, l’Afrique de l’Est a été frappée par des pluies diluviennes, des inondations dévastatrices, et des vents violents, causant des destructions massives et un lourd bilan humain.
L’Autorité météorologique tanzanienne a signalé samedi 04 mai des vents forts et des pluies intenses le long des côtes durant la nuit. À Mtwara, 75,5 mm de pluie sont tombés en 12 heures, dépassant la moyenne mensuelle de mai de 54 mm. L’agence a exhorté les résidents des zones à risque et les travailleurs maritimes à prendre « un maximum de précautions».
Le centre climatique régional ICPAC prévoit des rafales de vent allant jusqu’à 165 km/h lorsque le cyclone touchera terre. À Zanzibar, tout le transport maritime est suspendu en raison des conditions météorologiques dangereuses, a déclaré Cheikha Ahmed Mohamed, directrice générale de l’Autorité maritime de Zanzibar. La saison des cyclones dans le sud-ouest de l’océan Indien, qui connaît habituellement une douzaine de tempêtes chaque année, s’étend de novembre à avril.
Le Président kényan William Ruto a décrit les prévisions météorologiques comme « terribles », face au premier cyclone de l’histoire du pays. La réouverture des écoles prévue pour le lundi 06 mai a été reportée indéfiniment. Depuis mars 2024, environ 400 personnes ont péri en Afrique de l’Est et des dizaines de milliers ont été déplacées par les pluies torrentielles, entraînant inondations, glissements de terrain, et destruction de maisons, routes et ponts. Au Kenya, au moins 210 personnes sont décédées et près de 100 autres sont portées disparues, avec 165 000 personnes déplacées selon des chiffres officiels.
Cependant, la situation reste précaire et les risques persistent, alors que le cyclone Hidaya continue de progresser à travers la région. Les habitants sont appelés à rester vigilants et à suivre les consignes de sécurité émises par les autorités locales. En cette période de crise climatique mondiale, il est plus que jamais urgent d’agir pour atténuer les effets du changement climatique et pour renforcer la résilience des communautés les plus vulnérables.