Le vendredi 11 avril 2025 à Pretoria, environ 200 personnes se sont réunies sur la pelouse au pied des bâtiments de l’Union Buildings, siège de la présidence sud-africaine. Leur message était clair : ‘’assez des violences faites aux femmes’’.Brandissant pancartes et slogans, ces manifestantes et manifestants ont dénoncé l’inaction des autorités face à un fléau devenu quotidien.

En Afrique du Sud, selon les derniers chiffres de la police, près de dix femmes sont tuées chaque jour, souvent par leur conjoint ou ex-conjoint. Cette réalité glaçante pousse la société civile à exiger des mesures exceptionnelles, dont la déclaration d’un état de catastrophe nationale. Malgré de multiples campagnes de sensibilisation et des engagements politiques répétés, les résultats se font attendre.
Mais ce cri de détresse dépasse les frontières sud-africaines. À plus de 3 000 kilomètres de là, au Cameroun, les cas de féminicides se multiplient aussi dans un silence pesant. Ces dernières années, le pays a été secoué par plusieurs affaires dramatiques, parmi lesquelles le meurtre de dame Carine Yangwo en 2021. Battue à mort par son compagnon, cette jeune femme de 33 ans est devenue le symbole tragique de la vulnérabilité des femmes dans le pays.
Malgré une forte mobilisation sur les réseaux sociaux et dans les médias, les féminicides restent souvent banalisés, voire ignorés, par une partie des institutions. Les associations féminines dénoncent un système judiciaire lent, un manque de protection pour les victimes, ainsi qu’une culture patriarcale encore profondément ancrée.
« Au Cameroun, beaucoup de femmes subissent en silence, par peur ou par résignation.Entre l’Afrique du Sud et le Cameroun, les contextes diffèrent mais les douleurs se rejoignent. Les appels à l’action se multiplient, venant de la société civile, des ONG, et parfois même de responsables politiques. Toutefois, sans volonté politique ferme et sans ressources allouées, les slogans restent des paroles dans le vent.
La lutte contre les féminicides ne peut plus attendre. Chaque jour qui passe, ce sont des vies fauchées, des familles brisées, et une société entière qui vacille face à l’impunité. De Pretoria à Yaoundé, les femmes réclament la même chose : la justice, la sécurité, et surtout, le droit de vivre.