Les cartes géopolitiques se redessinent dans le monde. Les avancées technologiques, démocratiques et politiques sont visibles, tandis que certaines économies subissent une récession. En Afrique, l’année 2024 a été marquée par des événements à la fois prometteurs et douloureux. Plongeons dans une rétrospective des événements politiques et géopolitiques qui ont marqué le continent africain.
Le sentiment anti-français a continué de gagner du terrain en Afrique, particulièrement en Afrique de l’Ouest. Dans un contexte marqué par une série de coups d’État successifs au Niger, au Mali et au Burkina Faso, ces pays ont ouvertement défié la présence française, incarnée par des partenariats militaires et économiques historiques.
Après avoir exprimé leur désapprobation envers la politique française en Afrique, les juntes militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger ont acté l’expulsion des bases militaires françaises, marquant une rupture géopolitique majeure. Ces décisions ont été accompagnées d’une rhétorique en faveur de la souveraineté nationale, galvanisant les opinions publiques locales. La France, autrefois perçue comme un allié stratégique, est désormais associée par certains à un passé colonial pesant et à des ingérences dans les affaires intérieures.
Un souffle nouveau
Face à ce désengagement, les trois pays ont formé une alliance sécuritaire et économique, surnommée « l’Axe Sahélien », visant à renforcer leur autonomie. Ce partenariat inédit met en avant la mutualisation des ressources et le rejet des interventions étrangères, en particulier de l’Occident. Cette union a également fait appel à d’autres puissances, notamment la Russie, via la société paramilitaire Wagner, et des alliés comme la Chine pour assurer leur sécurité et développer leurs infrastructures.
Au Tchad, Mahamat Idriss Déby Itno a consolidé son pouvoir à travers des élections controversées, marquées par des accusations de fraude et des protestations sporadiques.Des derniers mois, les autorités tchadiennes ne sont pas fait attendre pour exiger le départ de son territoire les forces armées maliennes.
Le Sénégal a également été au centre de l’attention internationale avec l’élection présidentielle de 2024, qui a vu un changement historique dans le paysage politique après une décennie de Macky Sall. A accédé à la magistrature suprême cette année au pays de la teranga, Bassirou Diomaye Faye à la suite de la non participation du président du Pastef , Ousmane Sanko devenu premier ministre. Parallèlement, des élections marquantes ont eu lieu au Ghana , où des transitions politiques pacifiques ont renforcé la crédibilité démocratique de ce pays.
Échec des négociations de paix en Éthiopie
Malgré un accord de cessez-le-feu signé en novembre dernier, la situation humanitaire dans la région du Tigré, en Éthiopie, reste critique. Les récents pourparlers de paix n’ont apporté que de maigres avancées, laissant craindre une reprise des hostilités.
Les deux parties ont certes réaffirmé leur engagement à appliquer l’accord, mais les progrès restent limités. La présence de troupes érythréennes sur le territoire tigrean, les violations des droits de l’homme et le manque de ressources pour le désarmement entravent considérablement le processus de paix.L’Union africaine, tout en saluant les premiers pas, a appelé à des efforts plus soutenus pour régler les questions clés, notamment celles de la justice et du désarmement. Les partenaires internationaux, comme le G7 et l’Union européenne, ont également souligné l’insuffisance des financements pour mettre en œuvre l’accord de paix.
Élargissement des BRICS
Si la plupart des pays africains détournent le regard sur l’ancienne puissance coloniale, la France. Les potentiels partenaires tels que la Chine et la Russie se manifestent de plus en plus sur le continent. Au cours du sommet de l’Organisation tenu du 22 au 24 Octobre 2024 à kazan une ville russe, deux autre pays africains ont intégré l’organisation qui représentent ensemble près de 37% du PIB mondial. L’Éthiopie, l’Égypte l’Afrique a gagné une fois de plus en influence géopolitique.
Pour 2025, le calendrier électoral africain prévoit des élections dans onze pays, dont le Cameroun, la Côte d’Ivoire et la Tanzanie. Le scrutin au Gabon devrait marquer le début d’une transition vers un régime civil après le coup d’État de 2023.