La République démocratique du Congo (RDC) s’oppose à une nouvelle aide de l’Union européenne (UE) au Rwanda pour ses opérations anti-jihadistes au Mozambique. Cette opposition de la RDC est motivée par plusieurs préoccupations, notamment la responsabilité du Rwanda dans la crise du M23, ainsi que la perception d’une politique européenne jugée trop conciliante envers Kigali.
La RDC considère cette nouvelle aide comme une « ligne rouge », exprimant ainsi son opposition à un soutien financier supplémentaire à l’armée rwandaise. La RDC avait déjà exprimé son mécontentement suite à la signature d’un accord de coopération entre l’UE et le Rwanda sur les minerais critiques, accusant le Rwanda de piller ses ressources souterraines.
Bruxelles, de son côté, affirme que cette aide n’a pas pour but de renforcer les capacités générales de l’armée rwandaise, mais vise uniquement à stabiliser le nord du Mozambique, où la Rwanda Defence Force sécurise une zone où TotalEnergies attend de reprendre ses activités sur un projet de gaz naturel liquéfié.
La France et le Portugal soutiennent le principe d’une deuxième tranche d’aide, tandis que la Belgique et l’Espagne sont plus réticentes selon des sources diplomatiques. Cependant, le directeur du bureau Europe de Human Rights Watch appelle l’Union européenne à contrôler de manière transparente et crédible l’utilisation de son premier financement avant d’en accorder un autre.
Ces tensions entre la RDC et le Rwanda sont enracinées dans des conflits historiques et des accusations mutuelles, notamment concernant le soutien présumé du Rwanda au M23 et la perception de pillage des ressources congolaises par le Rwanda.