ALGÉRIE : UN SMARTPHONE POUR REMPLACER LA VAR

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La Ligue 1 Mobilis en Algérie a été secouée par un événement qui dépasse le simple cadre sportif. Ce week-end, lors de la 14e journée, une polémique d’une ampleur inédite a éclaté : un arbitre aurait utilisé un smartphone à la place du système officiel de vidéo-assistance, la VAR, pour annuler un but crucial. Une affaire qui soulève non seulement des questions sur la gestion des matchs, mais qui reflète aussi les tensions et les défis actuels du football algérien.

Un but annulé en Ligue 1 Mobilis après consultation d’un simple smartphone !

Retour sur les faits : un but annulé à la 95e minute

Tout se jouait dans les dernières secondes d’un match tendu entre le CS Constantine et le NC Magra. À la 95e minute, l’attaquant nigérian Tosin Omoyelemarque ce qui semblait être le but de la victoire pour Constantine. Mais l’arbitre de la rencontre, Lotfi Boukouassa, décide de l’annuler après avoir consulté ce qui serait des images non officielles, visibles sur un smartphone, alors que la VAR ne fonctionnait pas.

Cette décision, bien qu’exacte sur le plan du hors-jeu, a fait exploser la tension. Non seulement elle prive le CSC de précieux points dans la course au titre, mais elle met aussi en lumière les dysfonctionnements techniques du championnat. En l’absence d’une vidéo-assistance fiable, recourir à un smartphone pour trancher une décision capitale est perçu comme une atteinte à l’intégrité du sport.

Une rencontre chaotique interrompue

L’annulation du but a provoqué une véritable échauffourée entre les joueurs des deux équipes, les staffs et les supporters. Le match a été interrompu pendant plus de 30 minutes, laissant place à une confusion totale. Ce chaos est devenu l’emblème d’un système arbitral en crise, où les infrastructures semblent encore loin d’être optimales pour garantir des décisions justes et transparentes.

Réaction immédiate de la FAF : l’arbitre suspendu

Face à cette situation sans précédent, la Fédération algérienne de football (FAF) n’a pas tardé à réagir. Dès le lendemain, un communiqué officiel annonçait la suspension de Lotfi Boukouassa et de son assistant Adel Abane. L’enquête ordonnée par la Commission Fédérale de l’Arbitrage (CFA) devra déterminer comment et pourquoi ces images non officielles ont été utilisées. Ce scandale ternit encore plus l’image de l’arbitrage algérien, déjà fragilisé par plusieurs décisions controversées ces dernières saisons.

Un arbitre dans la tourmente

Pour Lotfi Boukouassa, ce n’est pas une première. Déjà en décembre 2023, il avait fait parler de lui en annulant un but du CR Belouizdad face à l’ES Ben Aknoun pour un hors-jeu inexistant. Ce nouvel incident met en péril sa carrière, surtout qu’il fait partie des rares arbitres algériens à avoir une reconnaissance internationale.

Cependant, certains médias locaux comme DZFoot ont pris sa défense, soulignant que malgré l’énorme pression, il avait pris la bonne décision sur le fond. « Plutôt que de fustiger l’arbitre, il faudrait saluer son sang-froid face aux tentatives de manipulation extérieure », affirment certains journalistes, qui estiment que le véritable scandale réside dans la mauvaise gestion technique de la VAR.

Djamel Himoudi, vice-président de la commission des arbitres, a révélé que la FAF négocie avec le groupe espagnol Mediapro pour introduire la VAR en Ligue 1 algérienne.

Au-delà de l’arbitrage : un miroir des failles du football algérien

Ce scandale dépasse largement le cadre de l’arbitrage. Il révèle des dysfonctionnements structurels dans l’organisation du championnat d’Algérie. Pourquoi la VAR n’était-elle pas opérationnelle ? Comment un smartphone a-t-il pu être utilisé pour une décision aussi cruciale ? Ces questions soulignent un problème plus profond : celui des infrastructures déficientes, d’une formation insuffisante des arbitres et d’une pression constante exercée sur eux, à tous les niveaux.

La FAF doit non seulement restaurer la confiance dans son système arbitral, mais aussi moderniser ses outils pour éviter que de telles polémiques ne viennent ternir l’image du championnat. Sans cela, les incidents comme celui-ci risquent de se répéter, mettant en péril la crédibilité du football en Algérie.

Vers une réforme de l’arbitrage ?

L’affaire de la 14e journée pourrait bien être le point de départ d’une réflexion plus large sur l’avenir de l’arbitrage en Algérie. Une meilleure utilisation de la VAR, des formations plus poussées pour les officiels et un soutien accru aux arbitres face aux pressions sont quelques-unes des pistes envisagées par les experts du football local.

Si l’enquête de la FAF aboutit à des réformes concrètes, cet incident pourrait marquer un tournant décisif dans la professionnalisation de l’arbitrage en Algérie. Mais pour cela, les autorités sportives devront prendre des décisions courageuses, afin de ne plus voir des matchs sombrer dans le chaos à cause de défaillances techniques et humaines.

Un avenir incertain pour Boukouassa

Quant à Lotfi Boukouassa, l’avenir semble incertain. Si les conclusions de l’enquête sont défavorables, il pourrait perdre définitivement son statut d’arbitre international. Pour le moment, il est suspendu en attendant de s’expliquer devant la CFA. Mais pour beaucoup, ce nouvel épisode risque de marquer la fin de sa carrière sur les terrains.

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