BAFOUSSAM: L’ÉTAT BRÛLE LA DROGUE

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30 tonnes de chanvre indien. Des pilules sans ordonnance, des traitements douteux. Valeur totale : plus de 860 millions de FCFA. Le tout parti en fumée le 8 avril 2025, à Bafoussam. Une mise en scène spectaculaire, orchestrée par le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji.

Photo d’illustration (c)net

Sur le site de la décharge Hysacam à Bafoussam II, c’est un véritable bûcher que l’État a dressé pour symboliser sa guerre contre les drogues et les médicaments illicites. Dans les flammes : des mois d’enquêtes, des saisies en cascade et, surtout, un signal fort à ceux qui prospèrent dans l’ombre de l’illégalité.

Atanga Nji n’a pas mâché ses mots. Pour lui, cette opération est un rappel : ce qui est illégal n’a pas sa place dans notre société. Encore moins sur nos marchés ou dans nos écoles. Il a salué l’action coordonnée des forces de sécurité, des services de santé et du gouvernorat de l’Ouest. Une coopération qui a permis d’intercepter ces produits aux effets dévastateurs.

Ce n’est pas une première. En juillet 2024, c’est à Nsam, à Yaoundé, que le même ministre supervisait la destruction de plus de 1,6 tonne de cannabis. Valeur estimée : 400 millions de FCFA. Là aussi, le décor était austère, mais le message, clair.

Ce qui inquiète, c’est la montée en flèche de la consommation chez les jeunes. Les chiffres du Comité national de lutte contre la drogue parlent d’eux-mêmes : 15 % des jeunes Camerounais consomment déjà des drogues. Pire : selon la Commission des droits de l’homme, 21 % des élèves ont déjà goûté à une substance illicite. Et 60 % des consommateurs réguliers ont entre 20 et 25 ans.

L’État brûle. Littéralement. Mais derrière les flammes, une autre question se pose : jusqu’à quand ces feux suffiront-ils à éteindre l’incendie silencieux qui gagne nos quartiers et nos écoles ?

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