Depuis près de trois décennies, George Weah demeure l’unique Africain à avoir remporté le Ballon d’Or. En 1995, le Libérien réussit l’exploit de décrocher le prestigieux trophée, faisant rayonner tout un continent. Avec une carrière internationale prolifique, marquée par ses passages éclatants au PSG et à l’AC Milan, Weah incarne l’excellence africaine dans le football mondial. Pourtant, 29 ans plus tard, aucun autre joueur africain n’a pu gravir cette même marche du podium.
Cette 68ème édition du Ballon d’Or vient encore de confirmer cette tendance. Alors que les talents africains brillent dans les plus grands clubs européens, aucun ne semble pouvoir répéter l’exploit de Weah. Cette année encore, la couronne échappe aux Sadio Mané, Mohamed Salah et Victor Osimhen, qui continuent d’éblouir la planète football. Bien que le Libérien ait marqué l’histoire en devenant le premier joueur non-Européen à recevoir le prix, la question reste : pourquoi si peu de diversité dans ce palmarès ?
Un aspect important à souligner est le fait que le Ballon d’Or semble hors de portée pour les joueurs de peau noire. Les performances exceptionnelles de Mané ou de Salah, qui auraient pu leur valoir le titre, ne suffisent jamais à surmonter les biais implicites présents dans les votes. L’hégémonie européenne et sud-américaine, ainsi que l’importance accordée aux clubs et aux compétitions européennes, limitent souvent les chances des footballeurs africains, pourtant parmi les plus talentueux de leur génération.
Weah, avec sa victoire en 1995, n’a pas seulement été un joueur extraordinaire, mais aussi un symbole. En recevant le Ballon d’Or, il a offert un moment de gloire à l’Afrique. Cependant, l’histoire ne s’est pas répétée. Depuis, les classements se suivent et les Africains restent cantonnés à des places d’honneur. Samuel Eto’o, Didier Drogba, ou encore Riyad Mahrez, ont certes réussi à se faire une place dans le top 10, mais aucun n’a pu décrocher le Graal.
Pourtant, le talent est indéniable. Des joueurs comme Sadio Mané, finaliste en 2022, auraient légitimement pu prétendre au Ballon d’Or. Mais dans un monde où l’influence médiatique et commerciale joue un rôle majeur, l’Afrique continue de se battre pour obtenir la reconnaissance qu’elle mérite. Chaque année, les espoirs se renouvellent, mais l’histoire semble se répéter, avec un podium qui, le plus souvent, ignore les exploits des joueurs africains.
L’héritage de George Weah, bien que toujours vivant, devient chaque année un rappel amer que le Ballon d’Or n’est peut-être pas encore prêt à reconnaître à nouveau la grandeur du football africain. Le rêve de voir un autre joueur noir ou africain brandir ce trophée semble plus éloigné que jamais, malgré les immenses progrès du football sur le continent.