Bamenda : 2 villageois « exécutés » en public par des séparatistes

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Deux villageois ont été « exécutés » publiquement dans un marché par des rebelles séparatistes dans le nord ouest, région en proie à des combats entre l’armée et des indépendantistes de la minorité anglophone coutumiers de ce genre d’assassinats, a affirmé jeudi le préfet de la région.

Depuis déjà sept ans, un conflit meurtrier oppose les deux camps, accusés chacun de crimes contre les civils par les ONG internationales et l’ONU, dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, peuplées principalement par la minorité anglophone de ce pays d’Afrique centrale majoritairement francophone.

Ce Mercredi 4 octobre, en fin d’après-midi, « un groupe de terroristes armés a envahi le village de Guzang », dans le Nord-Ouest, « kidnappé deux civils chez eux qu’ils ont ensuite sommairement exécutés par balles sur la place du marché, devant une foule de personnes impuissantes », écrit jeudi dans un communiqué Benoît Nicaise Fouda Etaba, le préfet du département de la Momo.

Les autorités appellent généralement « terroristes »  les groupes armés anglophones qui réclament l’indépendance des deux régions. Ces derniers se livrent fréquemment à des assassinats ciblés de civils, notamment fonctionnaires et enseignants, qu’ils accusent de « collaborer » avec le pouvoir central.

Les victimes sont le jeune frère du Fon de Guzang, le chef traditionnel du village, et un petit commerçant, selon le préfet. Les assaillants « les accusaient de collaboration avec l’armée », a assuré par téléphone à l’AFP un responsable de l’administration locale qui a requis l’anonymat. « Cela s’est passé devant la population y compris les membres de leurs familles », a déploré un responsable d’une organisation locale de la société civile, anonymement par peur de représailles.

Début Juillet, Amnesty International s’était de nouveau alarmée d’« atrocités » dont sont régulièrement victimes notamment des « exécutions extrajudiciaires », «  homicides » d’habitants dont des femmes et des enfants, « tortures » et « viols », perpétrés par les forces de sécurité comme les séparatistes armés.


Fin 2016, le président Paul Biya, qui dirige d’une main de fer le pays depuis plus de 40 ans, avait fait réprimer violemment des manifestations pacifiques d’anglophones s’estimant ostracisés et marginalisés par le pouvoir central dans cette ancienne colonie française.

Puis de nombreux groupes avaient pris les armes et proclamé en 2017 l’« indépendance » d’une région qu’ils appellent l’« Ambazonie ». M. Biya, 90 ans, intraitable, y dépêche massivement des troupes depuis lors.  Le conflit a fait plus de 6000 morts et forcé plus d’un million de personnes à se déplacer, selon International Crisis Group (ICG).

Les groupes armés se livrent également fréquemment à des kidnappings contre rançons. Dans la nuit de mardi à mercredi, près de Kumbo, dans le Nord-Ouest, 11 villageois dont une femme ont été libérés lors d’une opération de l’armée, a indiqué la préfecture locale dans un communiqué.

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