Rokia Traoré, l’une des voix les plus puissantes de la scène musicale malienne, retrouve enfin sa liberté après huit mois d’incarcération en Belgique. Cette libération, intervenue le 22 janvier 2025, marque un tournant dans une affaire qui a profondément ébranlé la chanteuse, mais aussi mobilisé l’opinion publique. Ce combat juridique, centré autour de la garde de sa fille, a commencé en octobre 2023, lorsqu’un tribunal belge l’avait condamnée par contumace pour « non-représentation d’enfant ».
Au cœur de cette affaire, un conflit familial intense : depuis des années, Rokia Traoré et son ex-conjoint, le dramaturge belge Jan Goossens, se disputent la garde de leur fille de neuf ans, résidant au Mali. La justice belge ayant accordé la garde à Goossens, Rokia s’était vue accusée de ne pas respecter cette décision. En juin 2024, un mandat d’arrêt européen conduit à son interpellation en Italie, puis à son extradition vers la Belgique en novembre 2024.
Cette période d’incarcération a été particulièrement difficile pour l’artiste, qui a vu sa carrière musicale suspendue. Avec des titres comme Mouneissa, sa musique, imprégnée de son vécu, reflète les épreuves qu’elle a traversées. Pourtant, cette libération pourrait marquer un nouveau départ. Son avocat, Me Dimitri de Béco, a exprimé son soulagement, soulignant que la priorité reste la médiation pour résoudre le différend familial.
Rokia Traoré, bien que libérée, porte les marques de ce combat juridique. Mais elle se tourne désormais vers l’avenir, prête à reprendre sa carrière musicale et à offrir à ses fans de nouvelles créations. Cette affaire, complexe et douloureuse, est un témoignage poignant des défis que traversent de nombreuses femmes sur la scène publique, entre obligations familiales et aspirations personnelles.
