Depuis une décennie, le vernis semi-permanent est devenu un incontournable des salons de manucure. Apprécié pour sa tenue longue durée – jusqu’à quatre semaines –, il repose sur l’utilisation de lampes UV et LED pour fixer le vernis. Pourtant, ces lampes, qui émettent des rayons ultraviolets de type A (UVA), pourraient présenter des risques pour la santé de la peau.

Des lampes UV au banc des accusés
Dès 2010, plus de 87 % des bars à ongles dans le monde utilisaient déjà ces lampes pour sécher le vernis semi-permanent. Cependant, l’Académie de médecine et plusieurs dermatologues alertent sur leurs dangers potentiels. Ces lampes diffusent des UVA en forte concentration, bien supérieurs à l’exposition quotidienne au soleil. Or, ces rayonnements sont connus pour pénétrer profondément la peau, accélérant le vieillissement cutané et augmentant le risque de cancers de la peau, notamment les carcinomes. D’après une étude, dix minutes sous ces lampes équivaudraient à cinquante minutes d’exposition solaire, soit le niveau maximum recommandé en une journée. À ce jour, trois cas de cancers ont été directement associés à leur usage, bien que d’autres facteurs puissent entrer en jeu.
Une pratique à encadrer ?
Malgré ces inquiétudes, aucune réglementation spécifique ne limite l’utilisation des lampes UV pour la manucure. L’Académie de médecine recommande toutefois de prendre certaines précautions :
Limiter la fréquence d’utilisation : Plus l’exposition est répétée, plus le risque s’accroît, notamment pour les personnes à la peau claire.
Appliquer une crème solaire : Un écran solaire à large spectre (SPF 30 minimum) appliqué 20 minutes avant la séance peut réduire l’impact des UV.
Opter pour des alternatives : En Asie, certaines clientes utilisent des gants découpés aux extrémités pour protéger leur peau des rayonnements.
Des professionnels sur la défensive
Face à ces alertes, les professionnels de la manucure dénoncent une stigmatisation injustifiée. Pour eux, la généralisation du risque serait excessive et pourrait nuire à leur secteur. Pourtant, des solutions existent pour concilier beauté et sécurité. L’Académie de médecine encourage la mise en place d’études épidémiologiques approfondies pour mieux évaluer l’impact réel de ces lampes sur la santé. En attendant, la vigilance et la sensibilisation restent essentielles pour une beauté des ongles sans danger.