Le 25 janvier 2025 ,Arzouma, directeur général de l’Office National d’Identification (ONI), a présenté à la presse le nouveau passeport de l’Alliance des États du Sahel (AES). Prévu pour être mis en circulation à partir du 29 janvier 2025, ce passeport représente une étape clé dans la coopération régionale, répondant aux normes internationales de sécurité et de biométrie, et facilitant la mobilité entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger.

»Le nouveau passeport de l’air est un document de voyage conforme aux normes internationales en matière de biométrie et de sécurité, tel que dicté par l’organisation pour l’aviation civile internationale. Aussi, c’est un document qui est doté d’innovations technologiques et qui offre une meilleure protection contre la falsification. Nous pouvons dire sans risque de nous tromper que c’est un document de voyage de dernière génération » a déclaré Arzouma Daouda, Directeur général de l’Office National d’Identification.
Le passeport de l’Alliance des États du Sahel (AES) est commun aux trois pays membres : Burkina Faso, Mali et Niger. Il se décline en trois couleurs : vert pour le passeport ordinaire, bleu pour le service et rouge pour la diplomatie. Conçu avec une page de données en polycarbonate, il garantit une durabilité de cinq ans et contient 34 pages. Ce passeport allie sécurité avancée et modernité.
»Le passeport du Burkina Faso est vraiment conforme en tous ces éléments aux spécifications techniques du passeport AES tel que et arrêté par les ministres de la sécurité des trois pays et validé par les Chefs d’Etat et des pays membres de la AES » a déclaré le directeur général de l’Office National d’Identification.
Par ailleurs, le directeur général de l’Office national d’identification souligne qu’ aucun changement n’affectera l’utilisation des anciens passeports avant leur date d’échéance.
Depuis leur retrait de la CEDEAO, ces pays ont milité pour une alternative régionale capable de répondre aux défis spécifiques de la région sahélienne, tels que la lutte contre le terrorisme, la souveraineté économique et la coopération militaire.
Selon le président de la Confédération, Assimi Goita, le passeport AES sera un document de voyage unifié conçu pour faciliter la libre circulation des personnes entre les trois pays membres. Il vise également à renforcer l’identité commune et la solidarité entre ces États. Les autorités ont précisé que ce passeport respectera les normes internationales en matière de sécurité et qu’il pourrait être reconnu par plusieurs partenaires internationaux.Pour Assimi Goita, ce passeport incarne « le droit de choisir notre destin sans ingérence extérieure ».
Des déclarations similaires ont été faites par les dirigeants du Burkina Faso et du Niger, qui considèrent cette initiative comme un levier pour renforcer l’intégration régionale et s’affranchir des modèles imposés par l’extérieur.
Un projet ambitieux mais des défis à relever
Si le lancement du passeport AES est applaudi comme un acte de souveraineté, il soulève également des questions pratiques. Comment ce document sera-t-il perçu par les autres États africains et la communauté internationale ? Quel sera son impact sur la mobilité des citoyens au-delà de l’espace AES ?
Par ailleurs, l’Alliance devra relever de nombreux défis. La mise en place d’infrastructures adaptées, la reconnaissance internationale du document et la sensibilisation des populations seront essentielles pour assurer le succès de cette initiative.
L’apparition de ce passeport marque néanmoins une étape importante dans la transformation géopolitique de l’Afrique de l’Ouest. L’AES se positionne désormais comme un bloc autonome, porteur d’une vision régionale fondée sur la souveraineté, la solidarité et la lutte commune contre les défis sécuritaires.