Le monde du football africain est en effervescence alors qu’un bras de fer de grande envergure oppose la Confédération africaine de football (CAF) et New World TV, le groupe de médias togolais, autour de millions de dollars. L’enjeu ? Les droits de diffusion des prestigieuses compétitions de la CAF.
Le rêve de diffusion continentale est aujourd’hui menacé par des différends financiers qui pourraient non seulement impacter la visibilité des compétitions, mais aussi redéfinir les relations entre les médias africains et les institutions sportives internationales.
En 2022, New World TV, une chaîne ambitieuse dirigée par Nimonka Kolani, avait réussi un coup de maître en s’offrant les droits de diffusion des compétitions de la CAF jusqu’en décembre 2025. Le deal paraissait audacieux, mais portait la promesse de mettre la chaîne togolaise au cœur de la scène médiatique sportive en Afrique. Avec des événements aussi prestigieux que la Coupe d’Afrique des Nations et la Ligue des Champions de la CAF dans son portefeuille, New World TV se voyait déjà comme le géant de la télévision africaine.Cependant, l’euphorie a été de courte durée. Malgré des revenus annoncés de 52,5 milliards de F CFA (environ 80 millions d’euros) pour l’année 2023, le groupe a montré des signes de difficulté à honorer ses engagements financiers envers la CAF. Ces retards de paiement ont déclenché une vague de tensions entre les deux parties, mettant à mal un accord pourtant prometteur pour le rayonnement du football africain sur les écrans.
Patrice Motsepe, président de la CAF, a tenté de maintenir le dialogue tout en imposant des pressions pour récupérer les sommes dues. Si New World TV peine à solder ses dettes, les conséquences pourraient être lourdes : une résiliation du contrat de diffusion et une réattribution des droits à un autre opérateur.
Les regards se tournent désormais vers l’avenir de cette relation entre la CAF et New World TV. D’un côté, le groupe togolais tente de négocier un rééchelonnement des paiements, espérant éviter le pire. De l’autre, la CAF, soucieuse de préserver ses intérêts financiers et l’exposition de ses compétitions, pourrait être tentée de rompre l’accord pour trouver un nouveau diffuseur plus solvable. Ce bras de fer, bien au-delà des écrans, est révélateur des défis auxquels sont confrontés les médias africains en quête de reconnaissance sur la scène internationale.
Si cette situation n’est pas résolue rapidement, les fans de football pourraient être privés de leurs compétitions favorites, tandis que la CAF pourrait revoir sa stratégie en matière de diffusion. En attendant, la bataille continue en coulisses, et le dénouement de cet affrontement financier s’annonce aussi spectaculaire que les matchs qu’il concerne.L’avenir de la diffusion des compétitions de la CAF, à court terme, semble incertain, mais ce qui est sûr, c’est que ce bras de fer révèle les fragilités du paysage médiatique africain face aux attentes financières imposées par des événements sportifs de grande envergure. Le destin de New World TV est en jeu, et la CAF, elle, ne peut se permettre de voir son produit phare sombrer dans le flou médiatique.
