CAMAIR-CO : AFRIQUE DU SUD EN RENFORT

0

Dans un ciel africain où la concurrence aérienne est féroce et la survie des compagnies nationales souvent incertaine, Camair-Co amorce un virage stratégique audacieux. À bout de souffle depuis des années, la compagnie camerounaise joue aujourd’hui la carte du pragmatisme : pour stabiliser ses dessertes régionales, elle vient de louer un appareil à la compagnie sud-africaine CemAir.

Camair-Co loue un avion pour redécoller dans la région.

Un accord discret mais symbolique, car il marque une tentative assumée de reprendre de l’altitude, malgré les turbulences financières et organisationnelles qui freinent la compagnie depuis sa création.

Une location qui en dit long

Ce n’est pas un simple avion que Camair-Co vient de louer. C’est un levier de relance, un pari sur la régularité, la ponctualité et la reconquête d’une clientèle longtemps frustrée par les annulations à répétition. L’appareil, opéré en wet lease (appareil + équipage), servira principalement les liaisons régionales vers les capitales d’Afrique centrale et de l’Ouest — des routes stratégiques abandonnées par d’autres compagnies ou peu desservies.

Le crash lent d’un géant national

Créée en 2006 pour succéder à Air Cameroun, Camair-Co n’a jamais réellement su faire décoller ses ambitions. Déficits chroniques, flotte réduite, vols annulés, salaires impayés… La compagnie est devenue le symbole d’un potentiel mal exploité. Pourtant, le besoin est là : le marché camerounais est porteur, la demande en mobilité aérienne croît, et la diaspora attend une compagnie fiable.

Pourquoi CemAir ?

La sud-africaine CemAir est tout sauf un acteur mineur. Réputée pour sa flotte compacte mais efficace, elle a déjà collaboré avec d’autres pays africains confrontés à des défis similaires. En choisissant CemAir, Camair-Co opte pour une solution éprouvée, moins coûteuse que l’acquisition directe d’un nouvel appareil et surtout opérationnelle immédiatement.

Un signal envoyé à la sous-région

Au-delà de la logistique, cette opération est aussi un geste politique et commercial : elle rassure les passagers, crédibilise les promesses d’une relance et envoie un signal fort aux partenaires économiques et institutionnels. Le Cameroun veut rester un hub aérien incontournable en Afrique centrale, et Camair-Co reste sa vitrine.

Et après ?

Louer un avion n’est pas une fin en soi. Pour vraiment redécoller, Camair-Co devra transformer l’essai : structurer son offre, former ses équipes, renforcer sa gouvernance et surtout, inspirer confiance. Mais pour l’heure, cet accord avec CemAir apparaît comme un souffle de répit dans une longue zone de turbulences.

Camair-Co n’a peut-être pas encore gagné son pari de renaissance, mais avec cet avion loué, elle prouve au moins qu’elle n’a pas renoncé à voler.

Article précédentCEEAC: BRAS DE FER RDC-RWANDA
Article suivantPAD: BIENTÔT 200 CONTENEURS AUX ENCHÈRES

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici