CAMEROUN : 110 ANS QUE RUDOLF DUALA MANGA BELL NOUSA QUITTÉ

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Le 8 Août 1914, le nationaliste Rudolf Douala Manga Bell perdait la vie, pendu par les autorités coloniales allemandes aux côtés d’autres leaders tels que Martin Paul Samba, Adolf Ngosso Din, Henri Madola, et Edande Mbita.

Rudolf Duala Manga Bell

Son crime ? S’être opposé à l’expropriation des populations de la ville de Douala. À la mort de son père en 1908, Douala Manga Bell hérite du trône du clan Bell et devient le chef supérieur des Duala, un peuple côtier avec lequel les colons allemands avaient établi des relations économiques et politiques dès 1884. Cependant, cette relation allait rapidement se détériorer. Les Allemands, ayant consolidé leur domination, projettent en 1910 une vaste opération d’urbanisation qui visait à expulser les Duala de leurs terres ancestrales pour faire place à un quartier européen. Douala Manga Bell s’oppose fermement à ce projet qu’il dénonce comme une tentative d’apartheid. Comprenant l’importance de la solidarité nationale, il entreprend de rallier les chefs des régions intérieures du Cameroun, y compris ceux de Yaoundé, Dschang, Banyo, et Bamoun, pour contrer les ambitions coloniales. Ce réseau de résistants met en lumière une tentative inédite d’unification des forces camerounaises contre l’occupant allemand. Conscient de la menace que représentait cette coalition naissante, le gouvernement colonial réagit avec brutalité. Accusés de trahison, Douala Manga Bell et son secrétaire, Adolf Ngosso Din, sont arrêtés en juillet 1914. Leur procès, qui fut expéditif, conclut à leur condamnation à mort. Le 8 août 1914, ils sont exécutés par pendaison, devenant ainsi des symboles de la résistance à l’oppression coloniale. Rudolf Douala Manga Bell et ses compagnons ont laissé un héritage profond. Leur lutte n’était pas seulement contre la dépossession de leurs terres, mais contre une plus grande menace : la négation de l’identité et de la souveraineté du peuple camerounais. Leur sacrifice est aujourd’hui commémoré non seulement comme un acte de résistance, mais comme un pilier de la mémoire nationale, rappelant que le chemin vers la liberté et la dignité a été pavé de luttes et de sacrifices.

Leur exécution n’a pas seulement marqué une défaite dans un conflit local, mais a cristallisé une prise de conscience nationale. Les idées de liberté, de résistance et d’identité nationale, que Douala Manga Bell et ses alliés défendaient, continuent d’influencer les générations suivantes.

Aujourd’hui, en se souvenant de leur courage, nous honorons leur vision d’un Cameroun libre et unifié, et nous réaffirmons l’importance de préserver et de consolider cette mémoire collective.

Rudolf Manga Bell, Martin Paul Samba et Adolf Ngosso Din.

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