CAMEROUN : 5 NOUVELLES NORMES POUR LES FARINES LOCALES

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Dans un contexte marqué par les pénuries de blé, le Cameroun cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement en produits agroalimentaires. Ainsi, depuis le 2 août 2024, l’Agence des normes et de la qualité (Anor) a validé cinq nouvelles normes pour les farines locales, élaborées sous l’impulsion du ministère de l’Agriculture et du Développement Rural (Minader).

Farine made in cameroun

Ces nouvelles normes visent à encourager l’utilisation de matières premières locales telles que le manioc, le mil chandelle, le plantain et la patate douce dans les secteurs de la boulangerie et de la pâtisserie. Ces normes, développées par le Comité technique N°48 de l’Anor, couvrent les farines panifiables, y compris la farine composée, la farine de manioc, et la farine de mil chandelle. La farine de banane-plantain et celle de patate douce ont également été normalisées, offrant ainsi des alternatives aux céréales traditionnelles comme le blé. Le besoin de ces nouvelles normes a été exprimé par le Minader, et leur élaboration a été financée par la Banque Africaine de Développement (BAD). L’adoption de ces normes s’inscrit dans une stratégie plus large de développement de nouvelles chaînes de valeur, visant à atténuer la dépendance vis-à-vis du blé importé. En 2023, le Cameroun a dépensé 178,3 milliards de Fcfa pour l’importation de 887 400 tonnes de blé, soulignant la nécessité de solutions alternatives. Ces mesures font partie du Plan intégré d’import-substitution 2024-2026 (Piisah), qui vise à promouvoir les filières de farines locales substituables au blé. En complément, le gouvernement envisage d’introduire en 2025 une réglementation imposant l’incorporation de 15% de ces farines locales dans les produits de boulangerie, pâtisserie et biscuiterie fabriqués au Cameroun.

Pour soutenir cette transition, trois unités de transformation de plantain en farine seront construites dans les régions du Sud, de l’Est et du Nord-Ouest, ainsi que des unités de production et de transformation de farines locales panifiables, pour un coût total de 4,1 milliards de Fcfa. L’objectif est de produire environ 195 750 tonnes de farine de manioc et 24 525 tonnes de farine de patate douce entre 2023 et 2025.

Toutefois, pour que ces farines locales puissent concurrencer le blé sur le marché, il est crucial d’augmenter la production des matières premières. Des investissements de 2,4 milliards de Fcfa ont déjà été réalisés pour le développement de la filière manioc, avec un soutien significatif de l’Inde. Un budget supplémentaire de 12 milliards de Fcfa est prévu pour la période 2024-2026 afin de renforcer cette filière et répondre à la demande croissante.

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