CAMEROUN-CONAC: DIAGNOSTIC DE L’ADAMAOUA

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Ngaoundéré. L’Adamaoua passe cette semaine à la loupe d’un scanner anticorruption. Depuis ce lundi 9 juin 2025, la Commission nationale anti-corruption (CONAC) a installé sa Clinique anti-corruption au sein du Conseil régional, en plein cœur de la ville. Objectif : écouter, recevoir, recouper et, si nécessaire, agir.

photo d’illustration

Dans cette salle de conférences désormais transformée en salle d’auscultation citoyenne, l’heure est à la parole libre. Durant toute une semaine, les équipes de la CONAC accueillent les dénonciations des habitants : faits de corruption, fraudes, détournements, abus de pouvoir… Rien n’est laissé de côté.

Ce déploiement n’est pas une simple tournée symbolique. Il s’agit d’un dispositif concret, mis en œuvre sous la coordination d’Irène Morikang Tche, Chef de division de la prévention et de la communication de la CONAC, et placé sous la supervision directe du président de la Commission, le Révérend Dr Dieudonné Massi Gams.

Le principe est simple : tout citoyen témoin ou victime d’un acte suspect peut faire un signalement. Plusieurs canaux sont ouverts pour cela :

📞 Numéro vert : 1517

💬 WhatsApp : 658 26 26 82

📧 Mail : info@conac.cm

📄 Ou encore par dépôt écrit directement à la Clinique anti-corruption de Ngaoundéré.

Une semaine pour vider les sacs. Une semaine pour soigner le mal.

Mais ce n’est pas un cas isolé. Ce diagnostic ponctuel à Ngaoundéré s’inscrit dans un contexte plus large : la corruption gangrène encore profondément le Cameroun. En 2023, la CONAC a enregistré 7 548 dénonciations sur l’ensemble du territoire, un chiffre en hausse par rapport à 2022.

Les domaines les plus contaminés ?

– Les transports, où les fraudes aux permis de conduire et les rackets routiers sont légion.

– L’éducation, minée par le détournement des fonds d’APEE et les pots-de-vin pour “réserver” une place dans une école.

– Les collectivités locales, où certaines mairies et services déconcentrés de l’État continuent de fonctionner comme des zones grises, presque sans contrôle.

Avec cette opération, la CONAC veut prouver qu’elle ne se contente pas de rédiger des rapports. Elle veut aller sur le terrain, écouter, consigner, et, quand il le faut, transmettre les dossiers à la justice. Car chaque dénonciation bien documentée peut aboutir à des sanctions. Et chaque sanction peut envoyer un signal.

Le message est clair : la peur doit changer de camp. À Ngaoundéré, cette semaine, ce sont les citoyens qui parlent. Et les corrompus qui doivent commencer à trembler.

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