CAMEROUN- COVIDGATE: LE FONDS MONDIAL SÉVIT

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Le Fonds mondial, acteur clé dans la lutte contre le paludisme, le VIH et la tuberculose, est en mission au Cameroun. Objectif : faire la lumière sur un scandale qui cristallise à lui seul les maux d’une gouvernance troublée.

Covidgate au Cameroun, bientôt le remboursement des congélateurs fantômes. 

Au cœur du malaise : 238 congélateurs censés conserver des vaccins contre le Covid-19… et qui n’ont conservé que le silence des comptes publics.

Des congélateurs usés, des milliards glacés

D’un financement d’urgence pour sauver des vies, le Cameroun a glissé dans une zone de turbulences où les lignes budgétaires ont fondu plus vite que les glaçons en plein soleil. Les 37,2 milliards FCFA octroyés dans le cadre du mécanisme C19RM devaient renforcer le système de santé. À la place, certains responsables ont préféré des équipements d’occasion, parfois hors d’usage, payés à prix d’or.

Et pendant que les populations attendaient des frigos dernier cri pour stocker les doses précieuses, des circuits opaques se réchauffaient à coups de surfacturations, de falsifications et de détournements en série.

Le Fonds mondial serre la vis

Face à ce qu’il qualifie de « série de malversations graves », le Fonds mondial n’est plus dans la diplomatie douce. Cette fois, il exige le remboursement pur et simple des sommes détournées. Plus encore, il réclame des sanctions, une réforme de la gouvernance sanitaire et un audit complet de la chaîne logistique.

Des têtes pourraient tomber. La délégation, dirigée par Mark Edington, multiplie les rendez-vous de haut niveau : présidence, Premier ministre, ministère de la Santé, Chambre des comptes, Tribunal criminel spécial… Tous sont sommés de rendre des comptes.

Un précédent qui dérange…

Ce scandale n’est pas un cas isolé. Il est le symbole d’un échec structurel : une santé publique gangrenée par la bureaucratie, les conflits d’intérêts, et l’impunité. Ce que le Fonds mondial veut aujourd’hui, ce n’est pas qu’un simple remboursement : c’est une rupture avec une tradition de détournements bien huilée.

Et maintenant ?

Il reste à savoir si cette affaire débouchera sur des actions concrètes ou si elle rejoindra le cimetière des promesses sans lendemain. Une chose est sûre : les partenaires internationaux n’ont plus envie de financer un système sans garantie, ni traçabilité. Le prochain cycle de financement pourrait bien dépendre du sort réservé à ces congélateurs… et à ceux qui les ont utilisés pour geler les fonds du peuple.

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