Ayaba Cho, l’un des leaders séparatistes, mis aux arrêts en Norvège depuis le 26 septembre aurait reconnu selon le média BBC Afrique sa responsabilité dans plusieurs assassinats des autorités administratives et traditionnelles. Selon la même source, ces aveux auraient été révélés le 6 octobre à la police judiciaire norvégienne alors que le leader séparatiste reste toujours incarcéré.
Plus de 15 autorités administratives et traditionnelles massacrées
Après quelques jours d’exploitation, Ayaba Cho, s’est décidé à parler de son implication dans les actions meurtrières qui ont jalonné la crise sociopolitique dans les régions du Nord et Sud-Ouest du Cameroun. Dans la liste de noms fournie par ce dernier, on dénombre plusieurs meurtres commandités par lui-même d’après ses dires. Au total, 02 sous-préfets tués, 04 maires assassinés, 09 chefs traditionnels exécutés sous ses ordres.
La première victime était Namata, Sous-préfet de Batibo, enlevé et tué sur la place des fêtes de cette localité le 11 février 2018. Le 11 Mai 2020, Ojong, Maire de Mamfe (localité de Manyu), enlevé et abattu sur place par les séparatistes ainsi que certains de ses proches collaborateurs. Le 20 Mai 2024, le maire de Belo est lui aussi abattu non loin de la place des fêtes de Belo. Sa Majesté Ngale Ikome, chef du village Dibanda (Mile 14 Buea) assassiné le 13 décembre 2020. Sans oublier une dizaine de villages et écoles saccagés et brûlés par les bandes armées sous le commandement d’Ayaba Cho.
Ces quelques cas parmi tant d’autres montrent le visage particulièrement sanguinaire des bandes armées à la solde de Ayaba Cho qui écument les deux régions du Nord et Sud ouest pour semer la désolation.
Notons qu’à cette déclaration, s’ajoutent les multiples revendications qu’il formulait sur les médias sociaux à chaque massacre perpétré.
Quel sort pour Cho après ses déclarations ?
« Sous son commandement, plusieurs dizaines de personnes sont sans foyer, sans famille, sans biens et même sans avenir…ce monsieur a arraché de la manière la plus violente des jeunes vies innocentes. Il mérite largement qu’on le condamne à la prison à perpétuité» pense Achou Augustine Wendo, une des victimes de la crise, vivant désormais en France.
« C’est un être malfaisant. Pour moi il mérite même qu’on l’exécute. Aucune raison ne peut justifier qu’on prenne la vie d’un être humain de cette manière…je me souviens de 2018, alors que la crise avait pris une autre tournure, mes parents avaient été décapités dans une petite église a Dibanda, au moment où les éléments de ce gars venaient kidnapper le chef du village. Ce sont des choses qui vous marquent à tout jamais. Si j’avais le pouvoir de décider de son sort je choisirai l’exécution publique » déclare lauraine Mfu une autre victime des actions d’Ayaba Cho
« Avec un bilan aussi tristement célèbre, le leader séparatiste AYABA Cho, s’inscrit au rang des personnes qui se sont servies de la crise sociopolitique pour commettre impunément des meurtres, régler des comptes personnels et massacrer des innocents. C’est exactement ce qu’est un crime contre l’humanité. Les auteurs de telles actions méritent simplement de subir les conséquences qui en découlent et à mon avis ce sera au Cameroun d’en décider » a déclaré sur BBC Afrique, Me Laurent Berynier, avocat international.
Malgré sa nationalité norvégienne, les autorités camerounaises s’activent pour faciliter l’extraction en terre camerounaise, afin qu’il soit confronté à la justice. D’ailleurs notons à ce propos que la Norvège et le Cameroun ont conclu en 2021 un accord de sécurité qui pourrait permettre l’extradition de Cho dans les prochains jours.
