La police norvégienne a annoncé ce 26 septembre avoir procédé à l’arrestation de l’ancien chef de « l’Ambazonia Defense Forces » (ADF). Lucas Cho AYABA, l’un des leaders séparatistes les plus redoutés à été arrêté le 24 septembre dernier à sa résidence à Oslo.
Lucas cho AYABA, saluant le drapeau ambazonien.
Lucas Cho AYABA et ses actions dans la crise ?
Lucas Cho, qui se décrit comme leader de la libération, est l’un des principaux leaders séparatistes à l’origine du conflit dans les régions anglophones du Cameroun.
Âgé de 52 ans, il se déclare comme dirigeant du Conseil de gouvernement de l’Ambazonie (AGovC), branche politique des Forces de défense de l’Ambazonie (ADF), l’un des nombreux groupes armés, mais aussi l’un des plus connus, cherchant à obtenir son indépendance du Cameroun.
Il dirige son mouvement depuis sa base en Norvège, où il est soupçonné d’avoir ordonné un récent confinement de deux semaines dans le cadre de la campagne de boycott des écoles menée par les séparatistes. Connu pour son franc-parler et son intransigeance, il a fait l’objet de critiques après que des combattants de l’ADF ont récemment pris pour cible des chauffeurs de taxis dans la région du nord-ouest, leur ordonnant de changer la couleur de leurs véhicules du jaune au blanc et bleu – les couleurs du drapeau de l’État sécessionniste d’Ambazonie.
Le conseil de gouvernement de l’Ambazonie de Cho a imposé une « taxe de libération » qui oblige les personnes vivant dans les régions anglophones rétives à payer une certaine somme d’argent pour financer le conflit contre le gouvernement. En janvier 2017, il a déclaré avoir survécu à une tentative d’assassinat après s’être entretenu avec d’autres dirigeants séparatistes en Belgique.
Les circonstances de l’arrestation de Cho
La police criminelle norvégienne chargée d’enquêter sur les crimes de guerre et crimes contre l’humanité a déclaré avoir arrêté un homme d’une cinquantaine d’années.
Son arrestation fait suite à une saisine en février dernier, du procureur de la Cour pénale internationale pour enquête. Une demande dont le Cabinet dirigé par Me Nsahlai a transmis une copie aux autorités norvégiennes. Cette unité de police a déclaré dans un communiqué publié ce 26 septembre 2024 que l’homme en question joue un rôle central dans un conflit armé au Cameroun. Il doit répondre des crimes commis dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest Cameroun, en tant que donneur d’ordre aux combattants séparatistes ou encore de financier d’actes de terrorisme. La plainte qui présentait les exactions commanditées par Lucas Cho Ayaba dans les régions en crise a trouvé écho favorable en Norvège. Les autorités de ce pays ont accepté de coopérer au nom du droit international. Une coopération qui aboutit à l’arrestation du suspect.
Une première action de la justice norvégienne
Luca Cho AYABA a été présenté au tribunal de district d’Oslo où il a comparu le 25 septembre 2024 avant d’être placé en détention provisoire. Pour l’avocat Me Nsahlai, le défi est d’empêcher qu’il obtienne la libération sous caution pour comparaitre libre dans la suite de la procédure judiciaire. Son arrestation se présente ainsi comme un début de victoire de la coopération judiciaire entre le Cameroun et la Norvège. Le suspect d’origine camerounaise ayant acquis la nationalité norvégienne va à présent répondre des actes dont il est accusé devant la justice.
Ce 26 septembre 2024, Ayaba Cho a été placée en détention provisoire pour quatre semaines. Morten Engesbak, son avocat norvégien, a affirmé que l’homme nie toute culpabilité pénale. Il plaide non coupable et estime que l’accusation repose sur une mauvaise compréhension de la situation au Cameroun et de son rôle.
AYABA sera- t – il extradé au cameroun
Selon le site d’information BBC Afrique, les autorités camerounaises se seraient déplacées pour aller négocier l’extradition du leader séparatiste, afin qu’il soit confronté à la justice camerounaise. Cependant la question de sa nationalité norvégienne pourrait compliquer et même entraver le désir d’extradition formulé par le Cameroun. Rappelons qu’en 2018, le Cameroun et plusieurs pays européens dont la Norvège avaient conclu des accords de justice internationale. S’il est reconnu coupable au Cameroun, Cho pourrait être condamné à 30 ans de prison.
Avec plus de 21 leaders séparatistes déjà incarcérés, une seule question devient plus qu’apparente désormais. Quel avenir pour les séparatistes ?