L’affaire des accusations d’abus sexuels au sein de l’équipe nationale de volley-ball U-17 camerounaise prend une tournure judiciaire majeure. Raoul Christophe Bia, ancien grand reporter de Vision 4, et six autres journalistes sont poursuivis par la Fédération camerounaise de Volleyball pour avoir diffusé des informations non vérifiées concernant ces accusations.
Le 19 juillet, la Fecavolley a déposé une plainte auprès du tribunal de grande instance du Mfoundi contre Raoul Christophe Bia, Serge Tamba, Richard Naha, ainsi que les directeurs de publication de Cameroon Web et Cam Volley. La fédération accuse ces journalistes d’avoir relayé des « rumeurs » sur des abus sexuels présumés commis par des responsables de la fédération contre cinq joueuses mineures.
Les accusations portent sur plusieurs infractions : coaction de fausses nouvelles, publication obscène, diffamation, calomnie et injure. La plainte survient après la large diffusion de ces informations controversées, incluant un reportage satirique par Bia qui a eu un écho international.
Pour les avocats de la Fecavolley, dirigés par Bello Bourdane, la diffusion de ces informations constitue une grave atteinte à l’honneur et au respect des dirigeants de la fédération. « Ces accusations sont non seulement infondées mais elles portent également atteinte à la réputation des personnes concernées et à la crédibilité de notre institution, » a déclaré Bourdane.
De leur côté, les journalistes impliqués défendent leur démarche en invoquant le droit à l’information et la nécessité de dénoncer les abus présumés. Raoul Christophe Bia et ses confrères affirment que leur travail visait à mettre en lumière des faits qui, selon eux, méritaient d’être examinés publiquement.
Ce procès pourrait avoir des implications significatives pour la liberté de la presse au Cameroun et pour la manière dont les médias traitent les accusations graves contre des institutions. En attendant le jugement, l’affaire reste très médiatisée, avec des débats animés sur la responsabilité des journalistes face à des accusations non vérifiées.
La suite des événements pourrait influencer non seulement le paysage médiatique camerounais, mais aussi les relations entre les institutions sportives et les médias dans le pays.