Alors que les images d’ordures à ciel ouvert circulent en boucle sur les réseaux sociaux, l’État camerounais a décidé de passer à l’action. Du 6 au 7 mai 2025, Yaoundé accueille les États généraux sur la gestion des déchets urbains. Objectif : repenser le système, chercher des solutions durables et, surtout, sortir les grandes villes de l’insalubrité chronique qui les gangrène.
Ces assises, co-organisées par le ministère de l’Habitat et du Développement urbain et celui de la Décentralisation, réunissent ministres, maires, urbanistes et experts autour d’un constat clair : les villes camerounaises croulent sous 6 millions de tonnes de déchets produits chaque année, sans réponse efficace.
Mais au milieu de ce chaos urbain, une ville se distingue. Dschang. Située dans la région de l’Ouest, Dschang est aujourd’hui perçue comme le modèle à suivre. Maîtrise de la collecte, valorisation des déchets, mise en œuvre de l’économie circulaire, promotion de la biodiversité : la commune coche presque toutes les cases.
C’est donc tout naturellement que le maire Jacquis Gabriel Kemleu Tchabgou a été invité à venir raconter l’expérience de sa ville. Avec lui, une équipe de terrain aguerrie : Pr Temgoua Emile (1er adjoint), Asong Edet Donatus (délégué départemental du ministère de l’Habitat pour la Menoua) et Mbokouoko Fomat Pascal (directeur de l’Agence municipale de gestion des déchets – AMGeD). Ensemble, ils ont même installé un stand à Yaoundé, devenu l’un des plus visités de ces États généraux.
Et pendant que Dschang inspire, Yaoundé et Douala inquiètent. Dans la capitale, moins de 50% des déchets sont collectés. À Douala, à peine 70%. La ministre Célestine Ketcha Courtès l’a reconnu d’entrée de jeu : malgré les taxes mises en place, les financements pour une gestion efficace restent largement insuffisants.
Mais l’heure est au changement de cap. Fini de considérer les déchets comme un problème. Place à une nouvelle vision : celle du déchet comme ressource stratégique. De la pré-collecte au tri, de la valorisation au traitement, chaque maillon de la chaîne est désormais scruté à la loupe. Dschang l’a compris. Et montre la voie.
