Un document de plus ou enfin un vrai virage ? À Yaoundé, le 11 avril, le ministère de l’Eau et de l’Énergie, avec l’Unicef, a sorti un nouveau plan : la Politique nationale de l’eau. Ambition affichée : changer le visage de l’accès à l’eau au Cameroun d’ici 2035. Mais sur le terrain, les chiffres eux, ne mentent pas : seuls 29% des ménages ont accès au réseau public d’eau. Les autres ? Ils creusent, ils puisent, ils improvisent.

L’état des lieux est alarmant. Selon une enquête de l’INS en 2021, plus de 70% des Camerounais dépendent de sources alternatives : forages (40%), puits protégés ou non (31%), et sources à risque sanitaire (10%). Camwater , censée fournir de l’eau potable, perd 53% de sa production. Fuites, branchements pirates, réseau dépassé. Résultat : les gens dépendent des forages (40%), des puits, parfois protégés, parfois pas. Et les sources ? Oui, elles coulent parfois pleines de microbes.
Le pays avait promis 75% d’accès à l’eau en 2025. Puis a rehaussé ses ambitions à 100% en ville et 85% en zone rurale d’ici 2030. Mais pour l’instant, c’est surtout le robinet des promesses qui coule.
Gaston Eloundou Essomba le dit lui-même : après 60 ans d’indépendance, une partie du peuple n’a toujours pas accès à l’eau potable à des distances et coûts acceptables. Le problème ? Trop de projets en solo, des ministères qui ne se parlent pas, et une vision qui change à chaque nouveau budget.
Ce que la nouvelle politique promet
Ce texte veut harmoniser les efforts, créer un cadre de coordination entre acteurs, réduire les pertes, pousser l’assainissement à 60%. Et oui, 200 milliards de FCFA sont prévus pour financer tout ça.
Si cette politique marche, elle changera des vies. Si elle échoue, elle rejoindra la pile des belles idées restées au sec.