CAMEROUN : FUTURE TERRE DE GOLF ?

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Le golf, un sport encore en phase d’éveil au Cameroun, n’attire aujourd’hui qu’une petite communauté d’environ 1 000 joueurs. Pourtant, le pays commence à s’imposer, notamment avec deux victoires à l’Open International de Yaoundé. De là à imaginer le Cameroun comme une future grande nation du golf, il n’y a qu’un pas. Mais ce pas, il faudra le franchir avec détermination, stratégie, et un engagement sur le long terme.

Le golf, encore discret au Cameroun, attire une petite communauté d’environ 1 000 passionnés dispersés à travers le pays.

Les premiers champions du green camerounais

Les espoirs golfiques camerounais ne sont pas qu’une promesse : des noms comme Njifson Pristy et Michel Boula Boula émergent déjà dans le milieu, bénéficiant de l’engouement autour du golf suite à son intégration aux Jeux Olympiques. Le Cameroun a investi dans des parcours de 18 trous, avec cinq infrastructures déjà en place à travers le pays, un chiffre modeste mais porteur d’espoir.

Depuis 2015, les golfeurs camerounais se démarquent sur les scènes africaines. Désiré Ebela et Nji Presley, parmi d’autres, ont déjà inscrit leurs noms au palmarès de plusieurs Opens africains. Ces premières victoires montrent que le Cameroun n’est pas en reste et qu’une nouvelle génération de joueurs talentueux pourrait émerger à l’international.

Un engagement institutionnel pour un développement durable

La percée du Cameroun dans le monde du golf ne relève pas seulement du talent individuel, mais aussi d’un appui institutionnel fort. Le gouvernement camerounais, via le ministère des Sports, met un point d’honneur à soutenir cette discipline. Chaque année, l’Open International de Golf de Yaoundé est inauguré en grande pompe, sous l’œil attentif des autorités sportives. L’objectif est clair : inscrire le Cameroun comme une terre de golf en Afrique.

Le ministre des Sports, Narcisse Mouelle Kombi, a récemment réaffirmé cette ambition, visant à faire du Cameroun « la fierté du golf africain. » Toutefois, cet engagement se heurte à un obstacle de taille : le nombre réduit de licenciés. Avec moins de 1 000 pratiquants, le Cameroun doit impérativement élargir sa base de joueurs pour pouvoir produire une élite capable de rivaliser sur les scènes mondiales.

Le Tournoi de l’Amitié, symbole d’une diplomatie harmonieuse et renforcée.

Les chiffres qui freinent, mais n’anéantissent pas l’espoir

Comparons le Cameroun à l’Afrique du Sud, pays leader du golf en Afrique, qui dispose de plus de 450 parcours et de 136 000 licenciés. Le fossé est immense. Sur la scène mondiale, les chiffres sont encore plus écrasants : aux États-Unis, par exemple, 30 000 golfeurs professionnels évoluent sur des milliers de parcours, tandis que l’Europe compte plusieurs millions de pratiquants.

Toutefois, la règle des chiffres n’est pas infaillible. Si en moyenne, 650 licenciés sont nécessaires pour produire un golfeur professionnel, le Cameroun peut déjà espérer forger quelques talents avec son millier de joueurs. Mais pour voir émerger un golfeur camerounais dans l’Official World Golf Ranking, un travail titanesque reste à accomplir.

Populariser le golf : la clé du succès

Le Cameroun pourrait produire plus de joueurs comme Njifson Pristy ou Michel Boula Boula, mais pour qu’ils brillent sur la scène mondiale, il faudra une chose cruciale : populariser le golf. Le développement d’une culture golfique nationale est essentiel. Cela passe par une initiation plus large, des compétitions locales régulières, mais aussi par des investissements dans des infrastructures modernes et accessibles.

Le défi est de taille, mais pas insurmontable. Si le Cameroun veut un jour être représenté dans le classement mondial du golf, il devra multiplier ses efforts pour attirer des licenciés, former une nouvelle génération de joueurs et rivaliser avec les nations dominantes. Pour reprendre les mots de Michel Boula Boula, « avec du travail acharné et de la patience, tout est possible. » Il ne reste plus qu’à transformer cette vision en réalité.

Le Cameroun peut-il être la prochaine grande nation du golf ? Oui, à condition de jouer la carte de la patience et d’investir dans la formation, l’infrastructure et la promotion de ce sport encore confidentiel. Le potentiel est là, les premiers succès sont prometteurs, et si le pays parvient à renforcer sa base de joueurs et à multiplier les événements, il pourrait bien devenir un acteur majeur sur les greens africains et pourquoi pas, internationaux.

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