Depuis son adoption en 2011, la Stratégie nationale de lutte contre la corruption peine à atteindre ses objectifs. Selon Dieudonné Massi Gams, président de la Commission nationale anti-corruption (Conac), son taux de mise en œuvre n’a progressé qu’à hauteur de 37 %. Ce chiffre a été révélé le 12 février dernier à Ngaoundéré, lors d’une session d’évaluation des avancées dans la région de l’Adamaoua.

Un rythme d’exécution en dessous des attentes
Les statistiques publiées montrent que, sur la période 2012-2021, la moyenne nationale d’application des plans d’action régionaux ne dépasse pas 32,75 %. Certaines régions ont toutefois enregistré de meilleures performances. Le Nord a franchi le cap des 50 % en 2018, suivi de l’Est en 2020, tandis que l’Adamaoua s’en est approchée la même année. Cependant, cette dynamique positive semble aujourd’hui compromise. Les évaluations en cours révèlent une baisse généralisée, attribuée notamment à une pause observée en 2023 et 2024. Cette interruption a été justifiée par le besoin d’adapter les actions de la Conac aux recommandations issues des premières années d’application de la stratégie.

Une approche participative aux résultats mitigés
Mise en place avec l’appui de partenaires financiers et adoptée par le gouvernement, cette stratégie repose sur une démarche collaborative impliquant divers acteurs issus de plusieurs secteurs de la société. Son ambition principale est de réduire significativement la corruption au Cameroun à travers une approche cohérente et inclusive. Malgré les efforts fournis, les résultats restent en deçà des attentes. La proximité et la constance étant essentielles dans cette lutte, le ralentissement observé ces dernières années pourrait affecter davantage les avancées déjà fragiles.
Alors que cette stratégie reste en vigueur jusqu’en 2026, il reste à voir si les ajustements en cours permettront de relancer la dynamique et d’atteindre des résultats plus significatifs.