Le Cameroun a franchi une étape historique dans la valorisation de sa filière cacao. Le 29 janvier dernier, à Biakoa, dans l’arrondissement de Mbangassina, département du Mbam et Kim, un marché témoin de vente groupée a permis aux producteurs de céder 202 tonnes de cacao de grade 1 au prix exceptionnel de 5000 FCFA le kilogramme.
Supervisée par le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, cette transaction marque un tournant dans la politique de revalorisation du cacao initiée par le chef de l’État Paul Biya. Trois opérateurs économiques ont pris part aux enchères, témoignant de l’attrait grandissant pour la production locale de qualité. Ce marché, orchestré par l’Office national du cacao et du café (ONCC), a permis aux producteurs de percevoir directement une somme colossale de 1,01 milliard de FCFA, sans intermédiaire.
Pour le ministre du Commerce ce bond de 1000 FCFA est le fruit d’efforts combinés : des réformes engagées depuis la campagne cacaoyère 2016/2017. L’instauration d’une prime incitative de qualité, la réduction de la redevance à l’exportation et le renforcement des Centres d’excellence de traitement post-récolte ont contribué à cette évolution. Il a souligné que les marchés de ventes groupées favorisent la transparence et équilibrent les relations entre producteurs et exportateurs.
En 2024, le prix du cacao a oscillé autour de 4000 FCFA/kg, un montant déjà considéré comme élevé à l’époque. Comparativement, en Côte d’Ivoire et au Ghana, les deux premiers producteurs mondiaux, le prix bord-champ pour la campagne 2024/2025 était fixé à 1800 FCFA/kg, soit près de trois fois moins que le record camerounais.
Avec une production de 266 725 tonnes en 2023/2024, le Cameroun est le quatrième producteur africain après la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Nigeria. Ces trois pays dominent le marché mondial, la Côte d’Ivoire à elle seule représentant près de 40 % de la production mondiale. Toutefois, la stratégie camerounaise axée sur la qualité et la transparence des ventes groupées lui permet de se distinguer et d’attirer des acheteurs premium, notamment des chocolatiers français.
Le ministre a exhorté les différents acteurs à privilégier un esprit de partenariat plutôt que de concurrence excessive. Il a également encouragé les producteurs à gérer ces ressources de manière responsable, afin de garantir un développement durable du secteur. Avec ce prix record, le Cameroun affirme son engagement à améliorer les conditions des cacaoculteurs et à renforcer sa place sur le marché mondial du cacao.
