Dans un rapport publié lundi dernier, l’Institut national de la statistique (INS) révèle que le taux d’inflation au Cameroun est ressorti à 5,7% au premier semestre de 2024. Ce qui correspond à un léger recul de 0,2 points par rapport aux 5,9% enregistrés au premier semestre 2023. « Ce sont surtout les prix des produits alimentaires et les coûts des transports qui ont contribué à cette flambée inflationniste », analyse l’INS.
L’on peut observer qu’en dépit des mesures d’accompagnement prises par les autorités camerounaises (augmentation des salaires et du SMIG, par exemple), dans l’optique d’endiguer les effets de la hausse des prix des carburants à la pompe depuis le 3 février 2024, les poussées inflationnistes persistent. Comme depuis 2022, l’inflation reste proche de 6%, soit le double du seuil de 3% admis dans le cadre des critères de surveillance multilatérale de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA).
Cette résistance de l’inflation, en dépit des mesures palliatives internes, peut s’expliquer par des facteurs externes cette fois-ci. « À l’échelle internationale, les tensions géopolitiques au Moyen-Orient et en Europe, avec le conflit russo-ukrainien, les répercussions persistantes de la pandémie de COVID-19, ainsi que les fluctuations du taux de change entre le FCFA et le dollar américain (via l’Euro), ont également contribué à alimenter l’inflation », souligne l’INS.
Selon la Banque mondiale, parmi la population économiquement active, le taux de pauvreté à 2,15 dollars par jour était estimé à 23% en 2023, et le taux de chômage était estimé à 3,7%, en raison de la faible croissance économique.
Toujours selon la Banque mondiale, la croissance du PIB devrait atteindre 4,1% en 2024 et 4,4% en 2025 grâce à une augmentation progressive de la production nationale de gaz et à la hausse des cours mondiaux des matières premières. L’inflation devrait chuter à 6,3 % en 2024 et à 4,3 % en 2025 en raison du resserrement continu de la politique monétaire de la Banque des États de l’Afrique centrale.
Le déficit budgétaire devrait continuer à reculer pour atteindre 0,5 % en 2024 et 0,2 % en 2025 grâce à la poursuite des réformes fiscales et à la rationalisation des dépenses publiques. Le déficit du compte courant devrait également reculer pour atteindre 1,9% en 2024 et 1,6% en 2025, alors que les exportations de gaz continuent d’augmenter.