La gestion des déchets au Cameroun est un défi majeur, notamment dans les grandes villes comme Yaoundé et Douala. Malgré les efforts des autorités camerounaises, les ordures s’accumulent dans certains quartiers, révélant des inégalités dans la couverture du service public de collecte.
Le système repose principalement sur des contrats entre l’État et des entreprises privées, dont Hysacam, leader du secteur, qui a récemment obtenu des financements pour améliorer le ramassage à Yaoundé. D’autres acteurs comme PRESCOM et la Société Camerounaise de Ramassage d’Ordures (SCO) sont impliqués, mais peinent à couvrir toutes les zones, notamment en raison de retards de paiements et d’un manque d’investissement dans des infrastructures modernes.
Le gouvernement camerounais a lancé plusieurs initiatives pour améliorer la gestion des déchets, notamment à Yaoundé. L’une des principales actions est l’opération « Coup de poing, Yaoundé sans poubelles », qui vise à réduire l’insalubrité dans la capitale. Cette initiative est soutenue par un financement de 61,8 milliards FCFA alloué par la Communauté Urbaine de Yaoundé. En plus de cela, le ministère des Finances a octroyé une enveloppe de 200 millions FCFA pour renforcer le ramassage des ordures en 2024.
Les quartiers aisés bénéficient d’un service plus régulier, tandis que les zones périphériques sont souvent négligées. L’insuffisance de bacs à ordures et de centres de tri renforce cette inégalité, avec des conséquences environnementales visibles.
Ces disparités dans la gestion des déchets ne se limitent pas seulement à une question logistique ; elles touchent aussi des enjeux sociaux et de santé publique. Les populations les plus vulnérables subissent directement les conséquences de cette négligence, exposées à des risques sanitaires liés à l’accumulation des déchets dans les rues.
Vers une solution durable ?
Face à ces défis, des initiatives émergent, outre le comme programme “coup de poing Yaoundé sans Poubelles” lancé en juillet 2024, des startups spécialisées dans le recyclage et des projets communautaires visant à sensibiliser la population se déploient de plus en plus. En 2024 RED-PLAST , une entreprise spécialisée dans la collecte sélective et le recyclage des déchets plastiques a organisé la campagne “ Vacances sans déchets plastiques”, visant à collecter et valoriser plus de 100 tonnes de plastique dans plusieurs villes comme Yaoundé, Douala et Garoua. À cette entreprise, il faut aussi dénombrer Low Tech Yaoundé,une association qui recycle principalement les déchets électroniques pour en faire des objets utiles comme des lampadaires solaires et des déshydrateurs alimentaires.
Le gouvernement prévoit également d’investir davantage dans le tri et la valorisation des déchets, mais la concrétisation de ces projets reste lente.
La bataille contre les déchets au Cameroun serait loin d’être gagnée. Si les autorités ne renforcent pas les infrastructures et n’encouragent pas des pratiques de gestion plus durables, le problème risque de s’aggraver dans les années à venir.
