CAMEROUN : Me ALICE NKOM CONVOQUÉE À NOUVEAU

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L’avocate et militante des droits de l’homme, Me Alice Nkom, est de nouveau convoquée par la Division régionale de la police judiciaire du Littoral, à Douala. Elle devra comparaître le 22 janvier 2025 à 11 heures. Cette nouvelle convocation s’ajoute à deux précédentes, initiées par le préfet du Littoral et le tribunal militaire, dans une série d’enquêtes qu’elle qualifie d’« acharnement ».

Dans un message publié sur sa page Facebook, Me Alice Nkom a exprimé son indignation en des termes tranchants :« Troisième convocation. Cette fois par la Police Judiciaire, après celles du Préfet et du Tribunal Militaire. La machine est lancée : la FATWA est en marche et s’intensifiera encore cette année, à l’approche de l’élection présidentielle ! ».

Une figure sous pression

La convocation du 22 janvier est liée à des faits de « bris de scellés » apposés par le sous-préfet de Douala 1er le 9 novembre 2024, après que le ministère de l’Administration territoriale a interdit le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac) d’exercer pendant trois mois. Cette interdiction a été suivie par des accusations plus graves : tentative d’atteinte à la sûreté de l’État et financement du terrorisme, selon un document émis par la gendarmerie. La militante n’a pas répondu à une précédente convocation de la gendarmerie le 14 janvier, date coïncidant avec son 80e anniversaire. Cette convocation avait été initiée par le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire.

Soutien et dénonciations d’intimidation

L’homme politique et universitaire Vincent Sosthène Fouda a vivement critiqué ce qu’il considère comme une campagne d’intimidation contre Me Nkom :« Le rythme des convocations est effrayant. C’est un acharnement. Alice Nkom défend toutes les victimes d’abus de pouvoir. À plus de 80 ans, elle mérite la paix. »

Deux autres avocats, Kah Walla et Emmanuel Simh, ont dénoncé dans une lettre adressée au commissaire du gouvernement des accusations qu’ils qualifient de « fantaisistes ». Tous deux avaient également participé à une conférence organisée il y a cinq ans à Munich, au cœur des accusations actuelles. Kah Walla a déclaré :

« Si le commissaire du gouvernement veut auditionner Me Alice Nkom, il doit aussi nous auditionner. Cette plainte n’est qu’un instrument d’intimidation. »

Me Alice Nkom, connue pour son engagement en faveur des droits des personnes LGBT et des libertés fondamentales, reste une icône de la lutte pour la justice au Cameroun. Sa détermination à ne pas se laisser intimider symbolise une résistance face à des pratiques dénoncées comme liberticides. L’opinion nationale et internationale suit de près l’évolution de cette affaire, qui soulève des questions cruciales sur l’état de droit et la liberté d’expression dans le pays.

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