CAMEROUN: PRÈS DE 5000 FONCTIONNAIRES LICENCIÉS

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Le 14 mars 2025, le gouvernement camerounais a annoncé le licenciement de près de 5 000 fonctionnaires et agents publics, une mesure qui s’inscrit dans le cadre d’une opération d’assainissement de la fonction publique. Cette décision fait suite au Comptage physique des personnels de l’État (Coppe), lancé en 2018 pour lutter contre la fraude et l’absentéisme au sein de l’administration.

Un processus amorcé depuis plusieurs années

Le 23 octobre 2024, une circulaire présidentielle avait fixé la clôture de la phase contentieuse du Coppe pour 2025, ce qui laissait présager des radiations massives. Dès novembre 2024, le ministre de la Fonction publique, Joseph Lé, avait déjà annoncé la radiation de 1 172 agents, portant le total à 3 577 fonctionnaires licenciés à cette date.

Les enquêtes ont révélé que de nombreux agents de l’État, notamment des enseignants et des médecins, avaient quitté le Cameroun pour s’installer à l’étranger tout en continuant à percevoir leur salaire. D’autres étaient tout simplement absents de leur poste sans justification valable.

Enseignants et médecins particulièrement touchés

D’après les chiffres officiels, plus de 95 % des fonctionnaires licenciés sont des enseignants, tandis que les autres sont principalement des médecins et d’autres personnels de santé. Cette décision risque d’aggraver la pénurie de personnel dans ces secteurs essentiels, déjà en difficulté.Le ministre de la Fonction publique a tenu à préciser que la plupart des agents concernés étaient des contractuels, bien que certains fonctionnaires titulaires aient également été révoqués. Il a insisté sur le fait que ces mesures visent à restaurer la discipline et l’efficacité des services publics.

Cette vague de licenciements s’inscrit dans une politique plus large visant à moderniser et sécuriser la gestion des ressources humaines de l’État. Le gouvernement camerounais tente ainsi d’envoyer un message clair : les fraudes et l’absentéisme ne seront plus tolérés.Cependant, cette décision pose de nouveaux défis. Avec un nombre aussi important de postes vacants, le gouvernement devra remplacer ces agents et revoir les conditions de travail pour éviter que ces problèmes ne se reproduisent.

Quel avenir pour la fonction publique camerounaise ?

Si ces radiations permettent d’assainir les finances publiques, elles soulèvent également des inquiétudes quant à l’attractivité des carrières dans la fonction publique. Pour maintenir un service public efficace, le Cameroun devra repenser sa politique de recrutement et de fidélisation des talents, notamment dans les secteurs de l’éducation et de la santé.

En attendant, ces 5 000 licenciements marquent un tournant majeur dans la gestion de la fonction publique camerounaise. Reste à savoir si cette réforme sera suivie d’un plan concret pour stabiliser les effectifs et garantir un meilleur fonctionnement des services publics.

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