Alors que de nombreux États africains optent pour les euro-obligations afin de lever des capitaux, le Cameroun a pris tout le monde de court en adoptant une approche alternative. Le gouvernement camerounais a choisi de se tourner vers un emprunt privé pour sa sortie sur la scène financière internationale, une décision qui intrigue et suscite des interrogations chez les experts financiers.
Le 22 juillet 2024, le président Paul Biya a signé un décret crucial autorisant le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, à emprunter pour le compte de l’État. Cet emprunt comprend 280 milliards de francs CFA (426,8 millions d’euros) sur le marché financier domestique, et 336 milliards de francs CFA (512,2 millions d’euros) sur le marché international.
Contrairement à ses voisins qui ont choisi les eurobonds pour leur transparence et leur capacité à attirer une large base d’investisseurs, le Cameroun a opté pour un emprunt privé. Cette décision, jugée audacieuse, intrigue les observateurs. Pourquoi ce choix inhabituel ? Selon certaines sources proches du dossier, cette décision pourrait être liée à des conditions de marché plus favorables ou à une volonté de négocier directement avec des investisseurs institutionnels pour obtenir des taux plus avantageux.
Un emprunt privé offre une flexibilité que ne permet pas toujours un eurobond. Il permet des négociations plus directes et souvent des conditions de remboursement plus personnalisées. Toutefois, ce choix comporte également des risques. Les emprunts privés sont généralement moins transparents et peuvent être perçus comme moins attractifs par les investisseurs, ce qui peut influencer négativement la perception du marché envers l’économie camerounaise.
Le Cameroun traverse une période économique délicate, avec des besoins de financement croissants pour soutenir ses projets de développement et son infrastructure. Dans ce contexte, l’emprunt privé pourrait offrir une solution rapide pour obtenir les fonds nécessaires sans les délais et les contraintes associés aux émissions d’euro-obligations.
En optant pour un emprunt privé, le Cameroun se distingue de la plupart des pays africains qui ont privilégié les eurobonds. Cette décision, validée par un décret présidentiel, montre une volonté de chercher des solutions alternatives pour répondre aux besoins financiers du pays. Reste à voir comment cette stratégie influencera l’économie camerounaise à long terme et si elle pourra répondre efficacement aux attentes des investisseurs et aux défis économiques du pays.
Cette analyse explore les raisons et les implications de la décision du Cameroun d’emprunter sur le marché privé, offrant un aperçu des enjeux économiques et financiers liés à cette stratégie audacieuse.
