D’après les récentes projections de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), publiées en mars 2025 dans le rapport de son Comité de politique monétaire sur les indicateurs économiques, monétaires et financiers de la sous-région, la production pétrolière du Cameroun devrait chuter à 2,9 millions de tonnes cette année. Ce volume représente une baisse de 300 000 tonnes par rapport à l’année précédente, marquant ainsi une tendance baissière amorcée depuis 2023.

En effet, la production s’élevait alors à 3,3 millions de tonnes, avant de reculer à 3,2 millions en 2024. Le pays enregistrerait ainsi, en 2025, sa plus faible performance de production en au moins trois ans.Cette situation n’est pas isolée dans la région. La Guinée équatoriale devrait également connaître une baisse équivalente, avec une production qui passerait de 3,9 à 3,6 millions de tonnes entre 2024 et 2025.
À l’opposé, le Congo devrait voir sa production croître légèrement, atteignant 13,3 millions de tonnes contre 13,1 millions l’année précédente. Le Gabon, quant à lui, devrait connaître une baisse plus modérée, de l’ordre de 200 000 tonnes, tandis que le Tchad maintiendrait sa production stable à 7,6 millions de tonnes.
Ces évolutions traduisent une dynamique contrastée au sein des pays producteurs de la zone Cemac, où certains États affichent des signes de résilience, tandis que d’autres peinent à maintenir leur niveau de production. Il convient de souligner que les hydrocarbures — principalement le pétrole et le gaz naturel — demeurent les principaux moteurs des exportations pour cinq des six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), à l’exception de la République centrafricaine. Dans ces économies largement dépendantes de la rente pétrolière, les recettes issues de ces ressources représentent souvent entre 20 et plus de 80 % des revenus publics.
Une telle tendance baissière pourrait donc avoir des répercussions importantes sur les équilibres budgétaires de certains États, notamment le Cameroun, déjà confronté à d’autres défis structurels. Cette baisse de la production pourrait également compromettre certains projets d’investissements publics, augmenter le recours à l’endettement et renforcer la vulnérabilité des économies face aux fluctuations du marché mondial du pétrole.