Des leaders politiques dont Maurice KAMTO et AKERE Muna, dénoncent une décision du sous-préfet de Kribi II, interdisant la tenue du congrès du PCRN de Cabral Libii.
Le 23 novembre 2023, alors que les préparatifs pour la tenue du congrès national du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN) prévu du 15 au 17 décembre 2023 s’intensifient, le sous-préfet de Kribi II a rendu publique un communiqué interdisant la tenue dudit évènement sur le sol de la ville, et ce jusqu’à nouvel ordre.
Les raisons évoquées par Mme le sous-préfet Marie Suzanne BITANGA pour justifier sa décision sont les suivantes : « les dissensions observées au sein de cette formation politique, sont à même de provoquer des troubles graves à l’ordre public dans la cité balnéaire et au – delà ». Par ailleurs, elle estime avoir fait ce qui relève de son autorité pour préserver « la paix et la sérénité des habitants de la ville et du Cameroun »
Cette décision cependant, n’a pas été bien accueillie par des leaders d’opposition, notamment le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), Maurice Kamto. S’exprimant via son compte twitter, lundi 27 novembre 2023, l’opposant a estimé pour sa part “qu’il s’agit d’une énième atteinte grave aux libertés publiques et d’une immixtion inacceptable dans le fonctionnement interne d’un parti politique légalisé”. Il ajoute par ailleurs que “le sous préfet aurait pu requérir la présence des forces de maintien de l’ordre sur les lieux de ladite manifestation pour intervenir en cas de besoin au lieu d’anticiper des troubles graves à l’ordre public sur une base spéculative ».
Pour le leader politique et avocat au barreau du Cameroun, maître AKERE MUNA, l’indignation est aussi au rendez-vous. Toujours par le canal Twitter, il déclare qu’en sa qualité d’avocat, “je ne saurais rester muet après avoir lu la décision interdisant le congrès du parti politique PCRN”. L’ancien candidat à la présidentielle de 2018 soutient que cette interdiction est l’œuvre d’une manipulation profonde. “Il est évident que quelqu’un d’autre est à l’origine de revirement. Le pire c’est que cela va à l’encontre du principe de séparation des pouvoirs’’ a-t-il martelé.
Ces leaders politiques n’ont pas manqué de rappeler dans leur dénonciation que le même sous-préfet avait déjà donné son autorisation pour ce rassemblement le 16 novembre 2023 avant de faire volte-face. Ils s’indignent surtout du fait que dans un environnement où évoluent près de 400 partis politiques, comment comprendre qu’un seul parti et ses alliées soient les seuls autorisés à mener des activités de rassemblement et de manifestation.
« Cette action biaisée de l’autorité administrative est non seulement frustrante, mais elle écrase aussi nos espoirs dans l’avènement de l’Etat de droit dans notre pays. Cela suffit même à ébranler la foi des croyants les plus naïfs » conclut maître AKERE MUNA.
Notons que cette décision administrative intervient alors que les partis politiques camerounais s’activent à préparer l’élection présidentielle prévue en 2025.