Le ministère camerounais de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales (Minepia) a clôturé, le 13 mars 2025 à Douala, un atelier de trois jours consacré à la mise à jour du plan de gestion de la pêcherie crevettière industrielle et artisanale, ainsi qu’à la cartographie des zones de pêche du pays. Soutenu par la FAO à travers le projet FISH4ACP, ce plan vise à renforcer la production et les exportations de crevettes tout en garantissant une exploitation durable.

D’après les dernières données du Minepia et de la FAO, la crevette demeure le principal produit d’exportation maritime du Cameroun. Chaque année, environ 10 200 tonnes sont capturées, dont 4 200 tonnes issues de la pêche industrielle et plus de 6 000 tonnes provenant de la pêche artisanale. Entre janvier et octobre 2021, 102,48 tonnes de crevettes ont été exportées vers la Malaisie, générant des revenus estimés entre 1,6 million de dollars (976 millions FCFA) et 4,6 millions de dollars (2,8 milliards FCFA).
Selon Gérald Tchatchoua, représentant par intérim de la FAO au Cameroun, le développement du plan d’aménagement des pêcheries crevettières s’inscrit dans la stratégie de mise à niveau de la chaîne de valeur pêche à la crevette, validée en 2022 dans le cadre du projet Fish4ACP. Ce programme prend en compte plusieurs espèces, dont la crevette rose, le gambas, la crevette grise (ou crevette de Guinée) et la crevette tigrée.
L’actualisation du plan de gestion intervient dans un contexte où le Cameroun intensifie sa lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN), notamment sous la pression de l’Union européenne (UE). En janvier 2023, l’UE avait adressé un « carton rouge » au pays, dénonçant un manque de coopération dans la gestion durable des ressources marines. Face à cet avertissement, les autorités camerounaises ont renforcé les mesures pour endiguer la pêche INN, une pratique qui met en péril la pérennité des stocks et fragilise les écosystèmes marins.
Fin 2024, une loi a été adoptée pour réguler les subventions dans le secteur de la pêche maritime. Selon la FAO, cette réglementation, associée aux plans d’aménagement, vise à assurer un équilibre entre le potentiel biologique des stocks et les capacités de pêche, tout en maximisant les bénéfices