Depuis la mi-décembre 2023, les attaques des rebelles Houthis en mer Rouge, combinées à la pandémie de COVID-19 et d’autres défis, ont entraîné une instabilité persistante des taux de fret maritime pour les pays de la zone CEMAC.
Après avoir subi les impacts de la pandémie de COVID-19 et du conflit Russie-Ukraine, les pays de la CEMAC sont désormais confrontés aux effets économiques de la crise en mer Rouge. En zone CEMAC, les trois armateurs Maersk, CMA CGM et MSC, opérant dans les ports camerounais, gabonais et congolais, rencontrent des conditions commerciales de plus en plus incertaines en raison de la volatilité des marchés et de la crise évoquée.
En 2023, les taux de fret maritime étaient entre 1100 et 1400 dollars contre un taux compris entre 3000 et 4000 dollars pour un conteneur de 40 pieds depuis Janvier 2024.
Par conséquent, les opérateurs des pays de la CEMAC ressentent également l’impact de l’augmentation des taux de fret maritime, imposée par les leaders du secteur Maersk, CMA CGM et MSC, qui desservent les ports de Douala et Kribi au Cameroun, Owendo au Gabon et Pointe-Noire en République du Congo. En raison de leur forte importation de produits provenant de l’Asie, ces pays sont particulièrement affectés. La Chine, par exemple, est le premier fournisseur du Cameroun, avec une part de 19 % des importations totales du pays en 2023 et un volume de 1 170 600 tonnes de marchandises.
L’Inde, pour sa part, est le deuxième fournisseur du Cameroun, avec des importations qui représentent 11,6 % du total, soit 956 900 tonnes de marchandises.
Face à ces incidents, les transporteurs sont contraints de dérouter leurs trajets autour de l’Afrique. Les navires de Maersk, par exemple, choisissent de passer par le Cap de Bonne-Espérance en Afrique du Sud pour minimiser le risque d’attaques par les pirates yéménites. Cette méthode augmente les coûts de transport en raison de la consommation de carburant plus importante, de la mobilisation prolongée des équipes et de l’utilisation prolongée des navires.