CAMEROUN : VERS DES PRIMES BASÉES SUR LA PERFORMANCE DANS LA FONCTION PUBLIQUE

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Le ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative du Cameroun envisage un tournant majeur dans la gestion des primes des fonctionnaires. Selon des sources internes, une proposition visant à baser les primes sur la performance effective des agents est en cours d’évaluation au niveau du Premier ministère.

Joseph LE, Ministre de la Fonction Publique

Actuellement, le budget du Cameroun alloue chaque année des fonds pour des « primes, gratifications et autres indemnités hors solde » des fonctionnaires. Cependant, l’absentéisme et le manque de constance dans le travail restent des problèmes récurrents. Lors du Conseil de cabinet du 25 juillet, le Premier ministre Joseph DION NGUTE a fermement condamné cette situation, ordonnant la rédaction d’un projet de texte réglementaire pour renforcer les exigences de présence au travail et établir des sanctions pour les contrevenants. Jusqu’à présent, les primes étaient intégrées au salaire mensuel, une méthode qui n’a pas toujours permis de lutter contre l’absentéisme et l’abandon de poste. Pour y remédier, les autorités envisagent désormais de lier ces primes à la performance des agents. Le 4 août 2024, Serge TSIMI, chef de la Division de la discipline et du contentieux au Minfopra, a expliqué sur la télévision nationale que le ministre de la Fonction publique a suggéré au chef du gouvernement que les primes soient basées sur le rendement des agents, plutôt que sur leur grade ou leur ancienneté. Ce changement pourrait permettre à l’État de réaliser des économies en récupérant des fonds investis dans des services non rendus. Par ailleurs, la clôture de l’opération de comptage physique des personnels de l’État (COPE) pourrait entraîner la radiation d’environ 6 000 agents publics, dont les dossiers de licenciement ou de révocation sont en phase finale. Pour mieux contrôler la présence effective des fonctionnaires, le ministère de la Fonction publique mise sur une nouvelle application de gestion biométrique des effectifs, appelée AIGLES, attendue depuis 2023. En attendant son déploiement, le Premier ministre a demandé au ministère de l’Administration territoriale de cartographier la répartition des fonctionnaires sur l’ensemble du territoire, avec l’aide des préfets et sous-préfets.

Ce projet de primes basées sur la performance marque un pas important vers une gestion plus rigoureuse et efficace des ressources humaines au sein de la fonction publique camerounaise.

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