Le combat contre le VIH/Sida au Cameroun semble entrer dans une phase décisive. Réunis à Yaoundé le 23 avril 2025, lors de leur première session statutaire de l’année, les membres du Comité national de lutte contre le Sida (CNLS) ont présenté des résultats qui témoignent d’une évolution positive : la prévalence du VIH est passée de 2,7 % en 2023 à 2,3 % en 2024, selon les dernières données officielles. Une tendance que les autorités entendent confirmer à travers une enquête de terrain prévue pour août 2024.

Une comparaison marquante entre 2023 et 2024
En 2023, la situation était plus préoccupante. La prévalence du VIH était de 2,7 %, traduisant un poids important de la maladie dans la population. À l’époque, 1 800 000 personnes avaient été testées, avec près de 48 600 cas positifs identifiés.
À titre comparatif, en 2024 :
1 996 138 personnes ont été testées (+10,9 % par rapport à 2023),46 025 cas positifs ont été identifiés (soit une baisse de 5,3 % du nombre de cas positifs)
Le taux de positivité est descendu à 2,3 %, contre 2,7 % l’année précédente
Le nombre de nouvelles infections enregistrées en 2024 est de 36 171, contre environ 38 500 en 2023 (baisse de 6 %).
Ces chiffres traduisent non seulement une augmentation de l’accès au dépistage, mais également un recul du nombre de nouvelles infections.
Les tendances démographiques et régionales inchangées
Comme en 2023, les femmes continuent de représenter la majorité des personnes testées en 2024, avec 67,7 % des tests effectués. De même, le groupe d’âge de 25 à 49 ans reste le plus touché, concentrant 60 % des cas de séropositivité. Sur le plan géographique, le Centre (25,7 %) et le Littoral (15,6 %) demeurent les régions les plus affectées en 2024, confirmant une dynamique similaire à celle observée l’année précédente.
Pourquoi cette amélioration ?
Plusieurs facteurs expliquent cette évolution :
Un nouvel algorithme de dépistage, appliqué depuis juillet 2024, impose trois tests réactifs consécutifs pour confirmer un cas, contre deux auparavant, réduisant ainsi les faux positifs.
Un meilleur ciblage des campagnes de prévention, notamment chez les jeunes, avec une distribution accrue de préservatifs et des actions de sensibilisation intensifiées.
Une prise en charge améliorée des enfants et adolescents vivant avec le VIH, grâce à une meilleure disponibilité des traitements et des diagnostics plus précoces.
Objectif 2030 : le triple 95
Malgré ces avancées, les autorités sanitaires restent mobilisées. Leur ambition : atteindre le triple objectif 95-95-95 d’ici 2030 :
Que 95 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut
Que 95 % des personnes séropositives soient sous traitement antirétroviral
Que 95 % des personnes sous traitement aient une charge virale indétectable.
La dynamique observée en 2024 redonne de l’élan à cet objectif, même si des efforts soutenus restent nécessaires pour maintenir cette tendance positive.