Le 5 mars 1972, le Cameroun vivait un moment historique avec la finale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), la toute première organisée sur son sol. Après deux semaines de compétition intense, le pays hôte espérait soulever son premier trophée continental, mais le rêve s’est brisé en demi-finale. Cette édition a finalement couronné le Congo-Brazzaville, vainqueur surprise du tournoi, au terme d’une finale palpitante face au Mali. Retour sur cette CAN qui a marqué un tournant pour le football camerounais et africain.
Le Cameroun, hôte d’une compétition historique
En 1972, le Cameroun était encore une jeune nation indépendante, dirigée par le président Ahmadou Ahidjo. L’organisation de la CAN représentait un enjeu de prestige et une occasion de démontrer les capacités du pays à accueillir un événement sportif d’envergure. Deux villes furent choisies pour accueillir les matchs : Yaoundé, avec le tout nouveau Stade Omnisports (aujourd’hui Stade Ahmadou Ahidjo), et Douala, avec le Stade de la Réunification. Ces infrastructures modernes pour l’époque plaçaient le Cameroun parmi les pays les mieux préparés à recevoir de grands rendez-vous sportifs.
Une compétition disputée et une désillusion pour les Lions Indomptables
Huit nations prenaient part à cette 8ᵉ édition de la CAN :le Cameroun (pays hôte), le Congo-Brazzaville, le Mali, le Soudan, le Maroc, la Zambie, la République du Congo (RDC, ex-Zaïre), l’Égypte (alors République arabe unie). Les Lions Indomptables, portés par des joueurs comme Emmanuel Koum et Tokoto Jean-Pierre, faisaient partie des favoris. Après un bon début de tournoi, ils atteignirent les demi-finales, où ils affrontèrent le Congo-Brazzaville. Dans un match tendu, les Camerounais furent battus (1-0), provoquant une immense déception nationale.
Le 5 mars 1972, la finale opposa le Congo-Brazzaville au Mali dans un duel inattendu. Largement outsiders en début de tournoi, les Congolais, sous la direction de leur entraîneur Youlou Mabiala, réalisèrent l’exploit en s’imposant 3-2. Ce fut un moment historique pour le football africain, le Congo décrochant son premier et unique titre continental.
Les CAN suivantes et l’évolution du Cameroun
Après 1972, la CAN a continué son expansion et a vu émerger de nouvelles puissances du football africain. Voici quelques faits marquants des éditions suivantes :1974 (Égypte) : La RDC (ex-Zaïre) remporte son deuxième titre.
1976 (Éthiopie) : Le Maroc décroche son premier sacre.
1980 (Nigeria) : Les Super Eagles du Nigeria s’imposent à domicile.
Quant au Cameroun, la déception de 1972 a servi de moteur pour bâtir une équipe plus solide. Les Lions Indomptables ont connu une montée en puissance à partir des années 1980, marquée par leur premier titre continental.
L’ascension du Cameroun et ses exploits en CAN
Le Cameroun est devenu une nation incontournable du football africain en remportant cinq fois la CAN :
1984 (Côte d’Ivoire) : Première victoire avec des joueurs emblématiques comme Roger Milla.
1988 (Maroc) : Deuxième sacre, toujours avec Milla et Oman-Biyik.
2000 (Ghana-Nigeria) : Troisième titre après une finale épique contre le Nigeria.
2002 (Mali) : Doublé historique avec Samuel Eto’o en vedette.
2017 (Gabon) : Cinquième sacre, avec une équipe jeune et pleine de promesses.
Le Cameroun a aussi brillé sur la scène mondiale, en devenant la première nation africaine à atteindre les quarts de finale d’une Coupe du Monde en 1990.
L’héritage de la CAN 1972
Malgré la déception de 1972, cet événement a marqué un tournant pour le Cameroun. Il a permis au pays de se doter d’infrastructures modernes et d’acquérir une précieuse expérience en organisation.Aujourd’hui encore, cette première CAN organisée au Cameroun reste un symbole fort de l’histoire du football camerounais et africain. Elle a ouvert la voie aux succès futurs et confirmé la place du Cameroun parmi les géants du football africain.
