Les nouvelles règles adoptées par le Premier Ministre Justin Trudeau le 27 août 2024, prévoient de rétablir l’interdiction de délivrer les permis de travail pour des emplois faiblement rémunérés dans des villes où le taux de chômage est égal ou supérieur à 6%.
Le Canada va réduire de plusieurs dizaines de milliers le nombre de travailleurs étrangers temporaires autorisés dans le pays, après des années d’une politique migratoire considérée comme très ouverte. «Nous allons réduire l’utilisation du programme pour faire entrer des travailleurs étrangers temporaires faiblement rémunérés», a expliqué à la presse lundi Justin Trudeau, le premier ministre canadien. «Nous regardons également les modifications au volet des postes à haut salaire», a-t-il ajouté.
Après avoir accordé pendant au moins dix ans des centaines de milliers de permis de travail à des travailleurs étrangers temporaires, le gouvernement canadien change son programme, “le Canada n’a plus besoin de tous ces travailleurs étrangers temporaires, C’est le moment d’embaucher des Canadiens », a lancé Justin Trudeau.
Un rêve brisé pour de nombreux Camerounais et Africains ?
Selon les statistiques fournies par le site d’information jeuneafrique.com, les autorités camerounaises affirment que plus de 74 000 enseignants, médecins et infirmières et bien d’autres camerounais ont quitté leur poste dans la fonction publique et ailleurs au cours de l’année 2023. Le Canada est depuis trois ans devenu une destination privilégiée pour les Camerounais, une terre qui offre plus de perspectives d’avenir aux jeunes. Angeline Fua, une pharmacienne de 32 ans, déplore que son niveau de salaire est très loin de ce que gagnent les pharmaciens canadiens. Elle projetait alors de s’y rendre d’ici fin 2024.
Comme elle, ils sont des centaines de milliers à nourrir le rêve de partir, de partir au Canada. Pourtant d’ici le 26 septembre prochain, une fois la loi adoptée par le gouvernement fédéral canadien entrer en vigueur, ces rêves et ces jeunes seront certainement brisés.
Ottawa a-t-il entendu l’appel de Yaoundé ?
En février 2024, alors qu’il s’adressait à la jeunesse camerounaise, le président de la République Paul Biya avait profondément déploré la vague de départs de centaines de milliers de camerounais. Plus de 65000 cerveaux qui ont choisi de manière unilatérale la destination canada. Cette vague d’immigration était telle que le présent Paul Biya, s’était senti l’obligation de déplorer cet exode. Le chef de l’Etat a ainsi fait appel au patriotisme des jeunes et à leur devoir de rester au Cameroun, affirmant que partir n’était « pas la solution » aux problèmes du pays. Pourtant quelques mois plus tard, Ottawa décide que la destination canada ne sera plus cette terre promise, où de nombreux africains, et des camerounais en particulier pourraient donner libre réalisation à leur nombreux rêves. A croire que Justin Trudeau a entendu et répondu à la détresse de Paul Biya.