Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a confirmé lundi qu’il quittera ses fonctions de chef du Parti libéral et de Premier ministre, mettant fin à neuf années de leadership au sommet du gouvernement. Cette décision intervient après des mois de pressions croissantes au sein de son propre parti, aggravées par les tensions commerciales avec Donald Trump, président élu des États-Unis.
Une annonce attendue après des mois de paralysie
Trudeau a déclaré qu’il restera en poste jusqu’à la nomination d’un nouveau chef du Parti libéral :
« Le Parlement est paralysé depuis des mois après la session la plus longue d’un Parlement minoritaire dans l’histoire du Canada », a-t-il expliqué. Il a précisé avoir pris sa décision pendant les vacances et demandé aux dirigeants du parti de lancer le processus de sélection d’un successeur dès dimanche.
Une pression interne devenue insoutenable
Malgré 11 ans à la tête des libéraux et trois mandats comme Premier ministre, Trudeau faisait face à des appels croissants à la démission. Selon Politico, la majorité de son caucus a exprimé en décembre un consensus en faveur de son départ. La démission de Chrystia Freeland, vice-première ministre et ministre des Finances, en décembre, a amplifié les turbulences. Freeland a quitté le gouvernement après des désaccords sur la gestion des menaces tarifaires de Trump, qui proposait d’imposer une taxe de 25 % sur les importations canadiennes.
Pourquoi maintenant ?
La démission de Trudeau intervient avant la réunion nationale du caucus libéral prévue mercredi, évitant une éviction publique. Le récent conflit avec Donald Trump a précipité cette décision. En novembre, Trump avait annoncé des tarifs douaniers punitifs contre le Canada et le Mexique, exigeant un contrôle accru sur le trafic de drogue et l’immigration illégale. Trudeau avait critiqué la mesure, ce qui a provoqué des railleries de Trump sur les réseaux sociaux.
Freeland, de son côté, s’est opposée à la stratégie de Trudeau visant à proposer un allégement fiscal temporaire pour les classes populaires, estimant que le Canada devait renforcer ses réserves en prévision des défis économiques d’une nouvelle présidence Trump.
Une course à la succession ouverte
Le départ de Trudeau ouvre la voie à une nouvelle élection générale avant le 20 octobre. Les sondages montrent un net avantage pour le chef conservateur Pierre Poilievre, qui devance Trudeau de plusieurs points dans les intentions de vote.
Le rôle controversé d’Elon Musk
Elon Musk, via sa plateforme X, a également pesé sur le débat politique. Il a exprimé son soutien à Poilievre tout en critiquant Trudeau, le qualifiant de « personnage insupportable ». Musk a loué une récente interview de Poilievre, décrivant son intervention comme « excellente ».
Le départ de Trudeau marque un tournant pour le Canada, alors que la prochaine élection pourrait redessiner le paysage politique du pays.
