La science progresse dans la lutte contre le cancer du sein, et les dernières découvertes pourraient transformer la manière de comprendre cette maladie. Une étude récente, publiée dans Science, montre que les gènes hérités influencent non seulement la formation des tumeurs, mais aussi leur évolution dès leurs tout premiers stades.
Les gènes, clés de l’identification des cellules cancéreuses
Selon cette recherche, dirigée par Christina Curtis, spécialiste en cancérologie à l’Université de Stanford, la prédisposition génétique joue un rôle central dans la visibilité des épitopes — des protéines situées à la surface des cellules, y compris des cellules cancéreuses. Ces épitopes agissent comme des panneaux indicateurs pour le système immunitaire, signalant les anomalies. Lorsque les épitopes sont très visibles, les cellules cancéreuses sont rapidement repérées et éliminées par les défenses immunitaires. En revanche, si ces signaux sont ignorés ou manquent de visibilité, les cellules anormales peuvent évoluer vers des formes plus agressives et potentiellement métastatiques.
Un dépistage précoce pourrait sauver des vies
L’étude de Curtis révèle que le potentiel mortel d’une tumeur est déterminé très tôt. Cette découverte pourrait orienter les pratiques cliniques vers un dépistage personnalisé pour les femmes présentant un risque élevé de cancer agressif. «Comprendre quelles mutations favorisent le développement de tumeurs agressives nous aidera à mieux prédire l’évolution de la maladie», explique Michalina Janiszewska, biologiste au Scripps Institute de l’Université de Floride.
Le rôle du système immunitaire
Kornelia Polyak, chercheuse au Dana-Farber Cancer Institute, souligne que les mutations cellulaires sont plus fréquentes qu’on ne le pense. Le rôle du système immunitaire est donc essentiel pour détecter ces anomalies. En surveillant les épitopes, il identifie les cellules à risque. Mais la génétique détermine aussi quels types de signaux sont émis par les cellules, influençant leur reconnaissance par le corps.
Vers des thérapies ciblées
Cette nouvelle compréhension de la dynamique des gènes et du système immunitaire dans le développement des cancers du sein pourrait mener à des traitements mieux adaptés, capables de renforcer les capacités naturelles du corps à combattre les cellules malignes dès leur apparition.Les chercheurs espèrent que ces avancées permettront d’améliorer les outils de dépistage et de développer des approches préventives pour les femmes à haut risque, sauvant ainsi des vies grâce à une meilleure anticipation du comportement tumoral.