Les chefs d’États et de gouvernements de la communauté des États membres de l’Afrique Centrale (CEMAC) se réunissent d’urgence ce lundi dans la capitale politique camerounaise Yaoundé en marge d’une réunion extraordinaire
Les enjeux sont énormes pour l’avenir de la sous région. Les six chefs d’État de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) le Cameroun, le Tchad, la Guinée équatorial, le Gabon , la Centrafrique, le Congo ainsi qu’une délégation de haut niveau du FMI composée de sa cheffe de mission pour la Cemac, Geneviève Verdier, et du directeur du département Afrique de l’organisation, Abebe Selassi se réunissent d’urgence à Yaoundé pour tenter de juguler une « crise économique » sans précédent.
La crise économique qui secoue la CEMAC trouve ses racines dans plusieurs facteurs interconnectés. Le faible rapatriement des devises par les entreprises extractives, malgré les nouvelles réglementations, met à mal les réserves de la zone. De plus, le remboursement anticipé d’une partie de la dette gabonaise et le projet de reprofilage de la dette congolaise exacerbent les tensions sur les finances publiques. Ces éléments, couplés à une instabilité macroéconomique persistante, menacent la stabilité financière de la région et réduisent les perspectives d’obtention d’un soutien budgétaire du FMI.
Les experts s’accordent à dire que la situation est alarmante. Le surendettement chronique de la plupart des États membres, couplé à la baisse des cours des matières premières, a fragilisé les économies de la CEMAC. La dévaluation du franc CFA, évoquée comme une solution possible, fait l’objet de débats houleux.
Un sommet boycotter par le Tchad
La dépendance économique du Tchad envers le Cameroun, notamment pour l’exportation de son pétrole, a été mise en évidence par la récente crise diplomatique liée à la gestion du consortium d’exploitation pétrolière. La décision de Savannah Energy de céder une partie de ses parts à une entreprise camerounaise a suscité de vives tensions entre les deux pays, soulignant la vulnérabilité du Tchad face aux décisions prises par son voisin.
Le Tchad avait dû rappeler son ambassadeur pour consultation. Mais moins d’une semaine après ce rappel, Yaoundé avait dépêché le secrétaire général de la présidence à N’Djamena pour rencontrer le dirigeant tchadien afin de résoudre ce « malentendu » qui n’a décidément pas été considéré comme telle par les autorités Tchadiennes.
Des mesures d’urgence à prendre
Les dirigeants de la région sont appelés à prendre des décisions importantes pour redresser la situation. Outre la dévaluation, d’autres pistes sont explorées, telles que l’optimisation de la dette et le concept de « dette contre nature ».
Le Congo a déjà mis en œuvre un programme d’optimisation de la dette, mais la question de sa généralisation à l’ensemble de la zone reste en suspens.Les enjeux de cette rencontre sont considérables. L’avenir économique de la CEMAC est en jeu. Les décisions prises aujourd’hui auront un impact durable sur la vie des populations de la région. Tous les regards sont tournés vers Yaoundé, où les Chefs d’État sont appelés à trouver des solutions pérennes pour sortir de cette crise.