CENTRAFRIQUE : CRÉPIN MBOLI CONDAMNÉ À UN AN DE PRISON

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L’ opposant Crépin Mboli Goumba, a été condamné à un an de prison avec sursis pour diffamation et outrage envers des magistrats. Cet avocat, qui est également le coordinateur principal du Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC), avait ouvertement accusé certains magistrats de partialité envers des prévenus, voire de corruption, et critiqué le fonctionnement de la justice en déclarant que celle-ci ne rendait plus justice au nom du peuple.

Après avoir été arrêté le 3 mars et détenu pendant trois jours, le tribunal d’instance de Bangui l’a condamné à un an de prison avec sursis et à verser 80 millions de francs CFA (environ 122 000 euros) de dommages et intérêts répartis entre quatre juges qu’il avait accusés de diffamation et d’outrage, selon une journaliste de l’AFP présente à l’audience.

Malgré sa condamnation, M. Mboli Goumba a quitté le tribunal libre et ses avocats, dénonçant un « procès politique », ont annoncé qu’ils feraient appel. L’opposition en Centrafrique, dont les réunions et manifestations sont presque systématiquement interdites, est régulièrement la cible de menaces et d’intimidations, selon les ONG internationales.

Un autre membre de l’opposition, Dominique Yandocka, est en détention depuis le 15 décembre, malgré son immunité parlementaire, pour une « tentative de coup d’État » que l’accusation n’a pas encore étayée publiquement.

Le régime du président Touadéra réprime la société civile, les médias et les partis politiques d’opposition, selon Human Rights Watch (HRW) en avril 2023, qui a exprimé de sérieuses préoccupations concernant les risques de violations des droits humains et de réduction de l’espace démocratique et de la liberté d’expression.

HRW a également exhorté le gouvernement de Touadéra à garantir l’indépendance de la justice pour que les responsables qui s’en prennent aux détracteurs du gouvernement soient tenus pour responsables. En juillet 2023, M. Touadéra a fait modifier la Constitution par un référendum boycotté par l’opposition, lui permettant de briguer un troisième mandat en 2025.

Élu en 2016 en pleine guerre civile, il a été réélu en 2020 dans des conditions contestées par l’opposition, dans un pays où une grande partie du territoire était contrôlée par des rebelles, que son armée a ensuite repoussés grâce à l’aide de Moscou et à l’intervention massive de mercenaires russes de Wagner.

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