17 décembre 2011 – 17 décembre 2024 : Cela fait 13 ans que Cesária Évora, la légendaire chanteuse capverdienne, nous a quittés. Véritable ambassadrice de la musique capverdienne, elle a marqué la scène musicale internationale en popularisant la morna, ce genre musical empreint de mélancolie. Retour sur l’incroyable héritage laissé par « la diva aux pieds nus»
Une ascension tardive mais fulgurante
Césaria Évora commence sa carrière loin des projecteurs. À 46 ans, elle chante dans les bars de Mindelo, sa ville natale, jusqu’à sa rencontre en 1987 avec José Da Silva, un producteur français d’origine capverdienne, qui devient son mentor et l’aide à réaliser son premier album international : La Diva aux pieds nus. En 1992, elle conquiert le monde avec l’album Miss Perfumado et sa chanson iconique Sodade, véritable hymne à l’exil et à la nostalgie. Elle enchaîne alors les tournées dans les plus grandes salles du monde, de l’Olympia à Paris au Carnegie Hall à New York, devenant une figure incontournable de la world music.
Une carrière monumentale en chiffres
Au cours de sa carrière, Cesária Évora a enregistré plus de 10 albums studio, dont Café Atlantico (1999), Voz d’Amor (2003) et Nha Sentimento (2009). Elle laisse derrière elle plus de 150 chansons et une discographie qui continue d’inspirer les mélomanes. Elle a donné plus de 1 000 concerts à travers le monde, transportant avec elle le charme et la douceur du Cap-Vert.
Une artiste inspirante pour des générations
Césaria Évora a inspiré de nombreux artistes contemporains et des figures majeures de la musique mondiale. La chanteuse portugaise Mariza, star du fado, a souvent cité Césaria comme une source d’inspiration. Des artistes comme Sting, Madonna et Caetano Veloso ont rendu hommage à son talent. Elle a également influencé des artistes africains, dont Angélique Kidjo, qui la considère comme un modèle de détermination et d’authenticité. De plus, Césaria a collaboré avec des artistes de renom comme le saxophoniste américain David Sanborn et le chanteur brésilien Gilberto Gil, créant des ponts entre les cultures musicales. Elle a même reçu des hommages de Bono, leader de U2, qui l’admirait pour son humilité et sa voix unique.
Ses rencontres avec les célébrités
Tout au long de sa carrière, Cesária Évora a côtoyé des personnalités du monde artistique et politique. Lors de ses tournées internationales, elle a partagé des moments privilégiés avec des figures comme Charles Aznavour, qui la décrivait comme « une voix qui étreint l’âme », ou encore François Mitterrand, président français, qui a assisté à l’un de ses concerts. Sa simplicité et son authenticité lui ont permis de séduire des publics variés, des plus humbles aux plus puissants.
Un hommage immortel dans son pays
Le Cap-Vert a fait de Cesária Évora une icône nationale. À Mindelo, sa ville natale, un aéroport international porte désormais son nom : Aéroport International Cesária Évora, inauguré en 2012, un an après sa disparition. Chaque année, le pays organise des festivals et des concerts en son honneur, attirant des artistes du monde entier. Son ancienne maison à Mindelo a été transformée en musée, où sont exposés ses objets personnels, ses prix et souvenirs de tournées. C’est un lieu de pèlerinage pour ses admirateurs, témoignant de son importance culturelle. Dans les rues de Mindelo, des fresques murales à son effigie rappellent son histoire et sa contribution à la reconnaissance du Cap-Vert sur la scène mondiale. Une statue grandeur nature de la chanteuse, pieds nus et souriante, trône fièrement sur la place centrale de la ville, veillant sur ses habitants.
Une voix éternelle
Le 17 décembre 2011, Cesária Évora s’éteint à l’âge de 70 ans, laissant un vide immense mais un héritage incommensurable. Le ministre capverdien de la culture avait alors déclaré : « Avec Césaria, le Cap-Vert avait conquis le monde les pieds nus ».Treize ans après, ses chansons continuent de résonner, touchant les cœurs partout dans le monde. Sodade, Petit Pays, Besame Mucho… autant de titres qui rappellent son talent unique et la richesse de son art. Grâce à Cesária Évora, la morna est inscrite depuis 2019 au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, scellant ainsi à jamais son héritage.Césaria Évora restera pour toujours la voix du Cap-Vert, une diva sans artifice, libre et intemporelle. Son parcours rappelle que, même pieds nus, on peut conquérir le monde.
C’est tellement inspirant et gargantuesque !