La prochaine édition du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN), initialement prévue en février 2025, pourrait connaître un bouleversement majeur concernant ses hôtes.
Alors que l’Ouganda, la Tanzanie et le Kenya étaient censés organiser ensemble ce tournoi continental, un retard inquiétant dans la préparation des infrastructures remet en question la capacité du Kenya à être prêt à temps.
Le stade de Kasarani au cœur des préoccupations
Lors de la récente visite d’une délégation de la Confédération africaine de football (CAF), la situation s’est avérée critique. Le Stade international Moi de Kasarani, censé être l’une des principales infrastructures d’accueil à Nairobi, est achevé à seulement 71 %. Un constat qui inquiète les responsables de la CAF, d’autant plus que le tournoi approche à grands pas. « Les travaux doivent être accélérés pour éviter une situation embarrassante », a confié un membre de la délégation à RFI. Le stade de Nyayo, un autre site clé de Nairobi, semble dans un état légèrement plus acceptable, mais nécessite tout de même des améliorations.
Si le Kenya ne parvient pas à respecter le délai imposé, soit le 31 décembre 2024, la CAF pourrait retirer au pays l’organisation du tournoi. Le Rwanda, en tant que co-organisateur potentiel, pourrait être appelé en renfort pour pallier ces insuffisances.
Des boycotts et désistements qui plombent la compétition
Ce n’est pas le seul défi auquel le CHAN 2024 fait face. Depuis les phases de qualification, plusieurs sélections nationales ont décidé de se retirer de la compétition. Parmi les pays ayant renoncé à participer, on retrouve l’Algérie, l’Afrique du Sud, l’Égypte, la Tunisie, ainsi que d’autres nations comme le Botswana et le Cap-Vert. Ces désistements, couplés aux forfaits de l’Érythrée et de la Somalie, ont considérablement réduit le nombre de prétendants pour cette édition, rendant le contexte encore plus délicat.
Avec quinze nations ayant choisi de ne pas prendre part à l’événement, l’avenir du CHAN semble incertain. Cette situation met en lumière les difficultés organisationnelles qui entourent cette compétition pourtant majeure sur le continent africain.
Le Rwanda, une solution de dernier recours ?
Alors que le Kenya est pressé par le temps pour finaliser ses infrastructures, le Rwanda pourrait jouer un rôle de sauvetage. Le journaliste Micky Jnr a affirmé que le pays est envisagé comme co-organisateur avec l’Ouganda et la Tanzanie si le Kenya échoue à respecter le délai imposé. Ce serait une solution inédite mais nécessaire pour garantir la bonne tenue de l’événement.
Ce rebondissement, à seulement deux mois du coup d’envoi, témoigne de la fragilité des infrastructures sportives dans plusieurs pays africains, et rappelle l’importance de la planification à long terme pour accueillir des compétitions internationales.
Face à ces multiples obstacles, la CAF se montre vigilante et a imposé une date butoir stricte. Le Kenya doit achever ses installations d’ici au 31 décembre 2024, sous peine de voir le CHAN 2024 se dérouler sans lui. Une situation qui ajoute encore plus de pression sur le pays, tandis que l’Ouganda et la Tanzanie se préparent en parallèle à accueillir les matches.
Le sort du CHAN 2024 est donc suspendu à cette date fatidique. Si le Kenya parvient à tenir ses engagements, il pourra continuer à être l’un des hôtes de cet événement majeur. Dans le cas contraire, le Rwanda pourrait bien s’inviter dans l’organisation, sauvant ainsi la compétition d’un énième rebondissement.