Le football congolais est en pleine tourmente, et la menace d’une suspension par la FIFA plane plus que jamais. Après l’échec retentissant de la tenue de l’Assemblée générale de la Fédération Congolaise de Football (Fecofoot) le 04 Octobre 2024, la fédération est embourbée dans un conflit de pouvoir qui pourrait priver la RDC de toutes compétitions internationales.
Cette crise éclate au moment où la tension entre Jean-Guy Blaise Mayolas, président de la Fecofoot, et le ministère des Sports atteint des sommets.
Depuis plusieurs mois, la Fecofoot et le ministère se renvoient la balle sur la mauvaise gestion des fonds destinés au développement du football congolais. Tandis que Mayolas accuse le ministère de bloquer les ressources financières cruciales pour la fédération, Hugues Ngouelondélé, ministre des Sports, pointe du doigt une gestion désastreuse des affaires internes de la Fecofoot. Cette confrontation a débouché sur une crise qui met en péril le football congolais.
Le point de rupture est survenu le 4 octobre 2024 lorsque la gendarmerie congolaise a pris d’assaut le siège de la Fecofoot, empêchant la tenue de l’Assemblée générale. Ce geste, perçu comme une intervention directe des autorités dans les affaires sportives, a suscité l’inquiétude de la FIFA, qui surveille de près toute ingérence gouvernementale. Cette intervention est survenue à un moment particulièrement délicat, alors même qu’une délégation de la FIFA et de la Confédération africaine de football (CAF) étaient présentes pour superviser les débats.
La FIFA, fidèle à sa politique d’indépendance des fédérations sportives, a déjà suspendu plusieurs pays pour ingérence étatique. Le rapport des émissaires présents à Brazzaville sera décisif pour déterminer le sort du Congo. Une suspension entraînerait l’exclusion des Diables Rouges de toutes les compétitions internationales, y compris les qualifications pour la CAN 2025 et le Mondial 2026. L’équipe nationale serait paralysée, et les clubs congolais ne pourraient plus concourir dans les tournois africains.
Les conséquences d’une suspension ne seraient pas seulement sportives. Le football congolais serait privé de précieuses ressources financières provenant des droits de diffusion, des partenariats et des primes de la FIFA et de la CAF. L’impact économique toucherait aussi les joueurs, les clubs locaux et l’ensemble de l’écosystème footballistique du pays.
Alors que le collectif d’opposants à Mayolas espère toujours la mise en place d’un comité de normalisation, les perspectives d’un compromis semblent minces. La FIFA pourrait trancher sévèrement si le gouvernement ne retire pas son emprise sur la Fecofoot. Le football congolais est donc à un tournant décisif, et l’avenir de ce sport tant apprécié par la population repose désormais entre les mains des instances internationales.