Malgré sa radiation de la liste électorale en raison d’une condamnation judiciaire en Côte d’Ivoire, l’ex-chef d’État Laurent Gbagbo affirme sa volonté ferme de se présenter à la présidentielle du 25 octobre prochain.

Le samedi 12 avril, devant une foule de partisans réunis à Dabou, l’ancien président (2000-2011) a déclaré avec assurance : « Nous irons aux élections et nous les gagnerons ». Il a par ailleurs dénoncé le fonctionnement actuel de la commission électorale, qu’il juge partiale et inefficace : « Je ne peux plus accepter une commission électorale qui rampe », a-t-il lancé, ajoutant que ceux qui s’attendent à un boycott de sa part « se trompent ».
Âgé de 79 ans, M. Gbagbo a été condamné à vingt ans de prison par la justice ivoirienne pour son rôle dans la crise post-électorale de 2010-2011, qui avait causé près de 3 000 morts. Bien qu’acquitté par la Cour pénale internationale et rentré en Côte d’Ivoire, il reste exclu du processus électoral, n’ayant pas bénéficié d’une amnistie présidentielle. Face à ce qu’il qualifie de processus biaisé, Gbagbo a décidé de suspendre la participation de son parti, le PPA-CI (Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire), aux travaux de la commission électorale. Il dénonce un processus électoral entaché selon lui d’« exclusion, de fraude et de manipulation ». Il a même qualifié l’institution d’« électoralement boiteuse », appelant à la réformer en profondeur. Il a salué la décision similaire du PDCI, le principal parti d’opposition, qui a lui aussi décidé de se retirer de la commission, tout en estimant que ce geste, bien que symbolique, reste insuffisant.
La commission électorale indépendante (CEI) est composée de 18 membres représentant divers acteurs institutionnels, politiques et de la société civile, dont cinq issus de l’opposition.Quant au président sortant, Alassane Ouattara, 83 ans, il n’a pas encore confirmé s’il compte se représenter pour un quatrième mandat, bien qu’il ait exprimé en début d’année son désir de « continuer à servir son pays ».